Spectacle

Je viens de passer presque une heure à discuter avec une personne un peu perdue comme moi au milieu de nulle part. Nous avons discuté études, langues, langages, curiosités, Wikipédia, et ce genre de choses, et c’était bien agréable.

Pourtant, à un moment mon attention s’est égarée… La densité de population de la salle étant forte, un autre individu s’est posté devant moi, en train de regarder un autre ordinateur portable non loin, avec beaucoup d’attention. Alors qu’il discutait avec le propriétaire de l’ordinateur en question, il commença à se caresser la poitrine, soulevant de son bras son pull et son tee-shirt. Mes yeux ne pouvaient s’en détacher : sa peau avait l’air si douce, sa pilosité tellement soyeuse, je tentais de me mettre à la place de sa main en train de frôler cette surface régulière, deviner ce que la partie non soulevée de vêtement ne me laissait pas voir avec mes yeux… Et tout ceci, évidemment, alors que mon interlocuteur avait fini de m’expliquer son point de vue et qu’il attendait une réponse de ma part. C’était assez déstabilisant.

Bizarrement, ces ressentis, récurrents ces derniers jours, ne sont pas vraiment de nature sexuelle ni même érotique. Il s’agit plutôt d’un désir ardent de me mettre en contact avec la peau d’autrui, d’échanger de la chaleur métabolique, d’épouser topologiquement une surface animale, et puis aussi de caresser, de serrer, de me sentir protégé et de le rendre.

Alors quand les gens bien ici viennent spontanément me bisouter alors que je ne m’y attends pas, je suis content.