Addicition

Je viens de finir mon cours de néerlandais. Depuis que j’entretiens un répertoire des mots que j’ai déjà appris, je mesure mes progrès (un peu). Mon répertoire contient moins de 300 mots : il me reste encore un long chemin à faire ! Mais je vois déjà que les cours que j’apprends aujourd’hui étaient totalement hors de mon domaine de compréhension lorsque je commençai : je progresse, et j’en suis fort aise.

Ma journée a été compliquée, et rythmée par l’organisation de mon cours de ce soir. Compliquée, parce qu’il fallait que je me déplace plusieurs fois, pour diverses raisons, et dans un certain ordre. Mais toute la journée, ma préoccupation principale était de faire en sorte qu’à dix-neuf heures, je sois assis, tranquille, dégagé d’autres obligations, et connecté pour joindre ma prof.

Et ceci, j’ai réussi.

Désormais, considérant que ma journée motivée est terminée, j’hésite entre travailler mes exercices dès maintenant ou aller socialiser avec la foule d’individus qui m’entourent. Dans un monde idéal, je ferais les deux : les individus qui m’entourent seraient néerlandais, et ma socialisation serait le vecteur de mon apprentissage de leur langue. Mais je n’en suis pas encore là. Je pense qu’en attendant je vais me contenter de lire mon cours de ce soir en regardant par ci et par là les différents jouvenceaux qui m’entourent (et dont la vision me met fort aise), puis ensuite m’oublier en offrant mes mains pour le service du repas.

Depuis hier, je vois tout plein de gens bien autour de moi. L’overdose sociale d’hier n’était pas négative, je m’en suis d’ailleurs bien remis. Par contre, il est clair qu’au milieu de cette population toutes mes barrières de défense se baissent, et que je suis tenté d’explorer virtuellement le potentiel plaisir que j’aurais à découvrir les uns et les autres, si ma timidité me laissait engager une forme de communication. C’est frustrant, parce que la timidité est là, comme toujours, plus précisément comme à chaque fois qu’il manque un introducteur, un individu catalyste qui justifierait ma présence dans le groupe et m’y donnerait cette identité que je n’arrive pas à trouver moi-même.