Émotions et surchauffe

Hier soir, je suis rentré exténué, mais sans travail supplémentaire pour le lendemain. Donc, j’ai décidé de me reposer.

Un verre d’élixir merveilleux en main et un peu de musique en fond sonore, j’ai continué ma lecture du troisième tome des Chroniques, très vite terminé. C’était plus intéressant vers la fin que ce que le début m’avait laissé présager, alors j’ai immédiatement enchaîné avec le quatrième tome.

Celui-là était si prenant et si riche que j’ai passé tout le début de la nuit à le lire, et je l’ai fini. Et le flot de rebondissements, cumulé à ma fatigue, a tôt fait de m’arracher larmes et soupirs. Étrangement, en même temps que mes émois intérieurs étaient en activité pour agir sur mon extérieur, j’avais une conscience aiguë de ce fait et de l’évolution de ma sensibilité à la lecture au cours de la dernière année. Je ne pouvais m’empêcher de penser à quel point je pouvais être moche et pitoyable à larmoyer comme une tapette après une histoire à l’eau de rose, mais en même temps je ne pouvais que reconnaître à quel point c’est agréable (et reposant) de donner une consistance extérieure aux sentiments générés par une lecture.

Bref.

Mon cœur s’est serré quand ce matin au détour d’une lecture je me suis aperçu qu’un coup de téléphone passé hier soir est peut-être arrivé au mauvais moment, et que dans tous les cas j’aurais pu faire preuve d’une sensibilité de meilleure qualité. Rétrospectivement, je me déçois moi-même en observant emphatiquement la frustration relationnelle que j’aurais, par transposition, ressentie en pareille situation.