Culture générale

Le pal, c’est la mort par transpercement du corps par un pieu, dénommé justement « pal, » en le faisant passer par le « fondement « (le trou du cul) jusqu’à ce qu’il atteigne la bouche. Le principe de cette torture, c’est qu’elle ne touche aucun organe vital (les vicères seulement, il faut faire attention à passer à côté du cœur et derrière la trachée artère) et donc que la mort est lente et douloureuse. On y meurt d’infection et de trauma nerveux, mais rarement de perte du sang ou d’arrêt du cœur. Un pal bien fait aboutit à la mort en plus d’une demi-journée, voire une journée si le supplicié est résistant. Une variante pratiquée par les chinois consiste à forcer le supplicié à s’assoir au sommet d’un cône pointu, avec des boulets attachés aux pieds. Avec le temps, il s’enfonce doucement sur le cône et s’empale de la même façon, mais beaucoup plus lentement qu’avec un pal classique : la mort survient après plusieurs jours.

L’écartèlement, c’est la mort par disloquation du squelette. La pratique traditionnelle consiste à attacher chaque membre du supplicié à un cheval, et de faire partir les quatre chevaux dans quatre directions différentes. De là, deux options sont possibles : ou bien la mort rapide par démembrement (le supplice s’arrête avec le détachement de trois membres du corps et souvent la mort), ou bien la mort lente par simple arrêt du supplice dès que tous les os sont séparés les uns des autres. Mais dans ce dernier cas, on termine souvent avec la roue pour achever de désosser la partie centrale du corps.

L’écorchement (et je suis pas sûr du substantif), c’est la mort par retrait simple de la peau. En commençant le supplice par les membres musclés, on évite les pertes de sang trop importantes dès le début, ce qui fait durer la torture. L’application de sel sur la chair à vif accroît la douleur, souvent au point de provoquer rapidement un trauma nerveux.

Ces bonnes choses étant dites, je me demande dans quelle mesure je serais capable de m’infliger ces tortures à moi-même… La pire de mes phobies est l’atteinte à l’intégrité du globe oculaire, et cette phobie date du jour où je me suis cuit un œil avec un fer à souder (par mégarde) ; mais c’est probablement la seule : je n’ai jamais été angoissé par l’idée n’importe quel autre type de blessure.

Il ne fait nul doute que je suis probablement quelqu’un d’extrêmement faible et couard sous l’emprise d’une douleur que je n’aurais pas provoqué moi-même, et que je pourrais remettre beaucoup de mes principes en question pour échapper à la torture. Mais je suis fasciné par l’influence de la douleur sur le mental et le rapport entre violation d’intégrité corporelle et douleur, quand même.

Sur un autre plan, je suis tombé récemment sur une description des effets du LSD sur les perceptions, qui exprimait que le produit permettait de « voir des odeurs et sentir des couleurs, » ce qui m’a beaucoup marqué. Et en lisant hier que « il ne faut pas confondre éclairage et lumière, » je me conforte de plus en plus dans l’idée qu’un de mes intérêts majeurs dans l’existence est et restera longtemps mon souci de décorréler les idées superposées et consensuellement confondues.