Cul-de-sac

Hier soir, j’ai fermé mon livre alors que je terminais un chapitre central. Et en m’endormant, je me disais que je ne l’ouvrirai probablement pas à nouveau pendant longtemps, ainsi que les tomes suivants.

C’est ainsi que j’arrête au deuxième tome ma lecture de la nonalogie commandée la semaine dernière. Cette histoire ne me fait plus rêver : ses protagonistes exhibent l’agitation de leur moi intérieur, et tous les dénouements sont basés sur un compromis entre des choix qui ne me permettent pas de m’échapper de la douleur du monde réel.

Ce matin, en me réveillant, je ne suis pas arrivé à revenir à ma décision de la veille ; elle est prise, donc. J’ai déjà suffisamment à faire avec mes propres conflits avec les choix pour ne pas en plus me surcharger l’imagination avec ceux de Robin Hobbs (l’auteur).

Par contre, c’est dommage, parce que maintenant j’ai huit bouquins qui vont m’encombrer pendant un certain temps.

Mais tant pis.

Du coup, je suis parti prendre le train sans livre, juste avec de la musique. Voices of Summer 2003 pour être précis, le tube de mon été dernier.

Cette musique a, je ne le dirai jamais assez, des vertus magiques sur mon moi intérieur. Elle me permet, par exemple, de considérer avec lucidité des problèmes de mon existence alors que cette considération serait fortement désagréable sans musique.

Le sujet de mes pensées ce matin, c’était mon apparence physique. Je m’aperçois que mon image de moi comporte beaucoup plus de chair que ce que je vois dans mon miroir. J’aime mon image, et je suis attiré par les autres personnes qui m’apparaissent proches de cette image et cherchent un intérêt dans cette image. Cette image influe aussi sur mes choix d’attitudes et de garde-robe, d’ailleurs. Il y a donc un problème de concordance avec la réalité, et de compatibilité avec les autres. Il est donc nécessaire que je change soit ma quantité de chair, soit mes critères d’attirance. Et la musique m’a permis d’intégrer cette conclusion consciemment, au lieu de l’oublier inconsciemment dans la catétorie « pensées désagréables. »

Évidemment, il reste à mettre le pain sur la planche et ensuite la planche au four.