La proie de la magie
Je viens de terminer la lecture de Magic’s Pawn, le premier de la série des Last Herald-Mage, de Mercedes Lackey.
Le mots me manquent pour décrire ce que cette lecture m’a apporté.
Il y a d’abord cette sensation de compréhension, immense, à la lecture de cette fiction, telle que les images décrites dans le texte ont provoqué en moi des images plus réelles que des souvenirs. Une sensibilisation tellement forte qu’elle m’a montré par l’exagération quelque chose que je n’arrivais pas à concevoir jusqu’alors : les histoires que je lis, les histoires que je vois, la musique que j’écoute, provoquent en moi des sensations beaucoup plus fortes, intenses, riches, que les simples contacts physiques avec la vie réelle. C’est précisément pourquoi j’aime ça, et je commence à percevoir comment jusqu’alors je m’empêchait d’accepter, de me livrer à cette sensibilité par crainte de m’aliéner la vie sociale, qui ne tolère pas les doux rêveurs en proies aux fictions qu’ils rencontrent.
Sauf que, cette lecture me l’a révélé, cette sensibilité m’ouvre, me révèle en faisant ressortir une partie de ma personnalité que j’aime, celle qui me donne la satisfaction d’être en accord avec moi-même. Si ce n’est qu’il ne se passe pas longtemps avant qu’elle me fasse penser à des choses douloureuse, donc cela ne durera pas. Il suffira probablement de quelques heures de sommeil après une rapide masturbation pour oublier ce texte et dissiper ses effets, et je redeviendrai l’être humain banal qui se considère prisonnier sans espoir de la réalité ; celui que je me suis entraîné à être, pour me protéger contre la douleur de laisser à nu une sensibilité mal maîtrisée.
Je pense que je souhaite désormais corriger le tir : défaire ce masque impassible que je créé depuis quelques mois, tout en apprenant à contrôler cette sensibilité et l’utiliser à bon escient. Je vais commencer par continuer à lire de genre de choses, mais ce serait probablement opportun de trouver quelqu’un pour m’apprendre ce que signifie ce que je ressens pendant ces lectures : une sorte de guide.
On ne peut pas dire que j’aie tout le temps libre nécessaire pour ce genre de recherche intérieure, mais d’un autre côté mieux vaut tard que jamais.