Intéressement nul
La soirée fut difficile.
Quand je ferme les yeux, je revois ma boule d’énergie bleue : une dose de vodka-pomme augmente le niveau d’un coup, di.fm et dj GT en font monter le niveau doucement mais régulièrement, tandis que ma présence au sein d’un groupe avec lequel j’ai du mal à trouver des affinités, voire si on me les refuse, « consomme » aussi régulièrement et assurément mon capital de bonne humeur et de sociabilité.
Ce soir, j’ai fait la cuisine, une tourte au saumon accompagnée d’une sauce à la crème. En y ajoutant le moment où, pour tenter d’abattre ma mauvaise humeur grandissante, je me suis souvenu du service rendu jeudi dernier par deux personnes en présence (qui, alors, m’ont forcé, pour mon bien, à une séance au Merle qui s’est finalement révélée fortuite et miraculeuse), j’ai fait le tour des deux moments agréables de cette soirée.
Sur cinq heures de regret de manque d’affinités avec nos invités, dont un certain nombre d’heures passées à me souvenir que j’ai très besoin de tendresse et d’affection en ce moment, et un autre nombre d’heures passées à ressasser le douloureux constat que mon milieu social est composé de plein de garçons très beaux, gentils et intelligents, mais irrémédiablement et excessivement hétérosexuels, j’ai l’impression que ce n’était pas une soirée très rentable.
Comme toujours, je sais que ça ira mieux demain ; que je traverserai une journée de plus à ne pas penser à moi, que la vie continue et qu’il y a plein de choses intéressantes à à lire, si ce n’est à apprendre.
Cependant, là tout de suite je suis très frustré de mon incapacité à grimper dans le train de la vie en groupe, et j’en ai marre que tous les garçons qui m’attirent ne sachent ou veuillent pas en faire plus.