Je pause et je sublimé.
Je ne les accompagne pas au ciné ce soir, pour avoir quelques moments de tranquilité et de solitude chez moi.
J’ai encore beaucoup comaté, aujourd’hui. Mais plus dans un but réparateur (tellement d’heures de sommeil à rattraper !) que noircissant.
Souvent, je pense à « la petite bête avec des dents pointues dans mon ventre » (l’anxiété selon Benacquista) et je crois que je suis petit à petit en train de la dominer.
Il y a quelques semaines, deux gens bien m’ont expliqué qu’il fallait de temps en temps avoir recours à une activité qui occupe le corps sans laisser de place à l’esprit, telle le sport ou le jeu.
Depuis, je me suis remis à jouer à Doom II et à Sim City, et j’adhère à l’idée.
Je me suis re-rendu compte aussi que mes autres occupations salvatrices sont le piano et DDR.
Là, tout de suite, je bois un verre d’absolut-pomme, en discutant de tout et de rien avec un ex e tun autre gen bien sur IRC. J’entends déjà les autres gens bien me reprocher de ne pas exploiter comme il se devrait ma période de congés, mais je n’en ai cure. Parce que là, tout de suite et maintenant, je vais bien.
À tel point que sitôt ces quelques paragraphes terminés, je vais aller chanter et manger. Ça faisait longtemps.
Les pragraphes suivants sont décorrélés.
Là tout de suite et maintenant, il y a quand même un petit truc qui me gêne : mon invité, qui en ce moment-même est au cinéma pour regarder Et l’homme créa la femme, est une personne dont j’apprécie la compagnie en vertu de tous les moments passés, ensemble, à s’occuper sur des sujets divers et variés pour nous détendre. Or malgré toutes les idées passées, nous ne sommes jamais devenus « intimes » et à chaque mot échangé je ressens la distance qui nous sépare, ce petit moins qui fait que je n’arrive pas à lui faire comprendre mon état d’esprit ni à comprendre le sien. C’est dommage, et je cherche un moyen d’améliorer la situation.
J’aime l’effet d’un verre de Vodka. C’est bon. Surtout l’Absolut. Après l’Eristoff. Après la Smirnoff, puis les autres.
Il y a beaucoup de choses dont j’aimerais parler à quelqu’un que j’aime. Ce blog est un substitut qui me permet de décompresser et de décharger ma mémoire immédiate, mais ce n’est pas la solution ultime.
Personne ne m’a jamais offert de bijou, un bracelet / une gourmette, un collier, une bague ou une boucle. Je n’ai eu droit qu’à quelques montres (ma préférée, celle de mes dix-huit ans en titane par mon papa — comme quoi je n’ai pas tout à lui reprocher —, mais elle est en panne maintenant), et c’est tout. Pas de fleurs, non plus. Juste quelques plantes, dont deux cactus par les deux femmes de ma vie. Pas de sourire « je suis content que tu sois là, » ou alors j’ai été incapable de le voir, ce qui n’est pas très agréable à envisager non plus. Mais en fait, ce n’est pas grave. Je commence à comprendre comment je n’obtiens pas ce que je ne suis pas capable d’offrir moi-même.
Quand je ferme les yeux après avoir joué longtemps à DDR, je vois les flèches qui défilent dans ma tête. Quand je ferme les yeux après une longue séance au Merle, j’entends Capitaine Flam et Le monde est un cactus dans ma tête. Après deux jours à jouer à Quake, je continue à voir les scènes et les monstres. Après une phase intellectuelle intensive à coder, ce sont les lignes de programme qui continuent à défiler quand mes yeux sont fermés. Depuis hier, mes demi-comas m’évoquent mes discussions philosophiques sur IRC ou mon auto-analyse sur mon blog. Ce que je voudrais, c’est m’endormir en pensant spontanément aux sourires et à la confiance des gens avec qui je me sens bien.
La confiance… Un autre sujet de conflit intérieur. D’une manière générale, je suis en conflit permanent entre mes exigences vis-à-vis d’autrui et mes propres capacités. Je voudrais être le boulet à la recherche de reconnaissance des autres, celui que je méprise quand je le rencontre pour son manque d’indépendance émotionnelle. Je voudrais être le fier de ce qu’il fait et du bien-fondé de ses opinions, celui que je méprise quand je le rencontre pour sa prétention et son manque d’auto-criticisme. Cet individu social prêt à faire des compromis dans ses convictions pour se garantir l’approbation de ses fréquentations, celui que je méprise pour son inconstance et, justement, son non-respect de ses propres convictions. Je voudrais avoir une famille, même de substitution, et tolérer les défauts des uns et des autres pour la seule et unique raison que j’entretiens un lien familial avec eux, tandis que le concept général m’insupporte à cause de l’indifférence et l’incompréhension émotionnelles de la mienne biologique qui m’ont tant fait souffrir. Me contenter du peu de confiance que mes proches peuvent m’accorder, plutôt que d’exiger des autres toute celle que j’accorde moi-même et que ma raison me pousse à reconnaître imprudente, car démesurée.
Reconnaître que mon besoin de tendresse qui me pousse à tant souffrir des barrières sociales — celles qui empêchent le contact physique en dehors de la sphère intime — ne doit pas être transformé en problème fondamental de mon existence et par extension celui des autres. Sans interpréter l’amitié comme un équilibre entre un lien social superficiel et une relation affectueuse, je la rendrais plus simple.
Demain soir, Queen Disco ou Merle. Très probablement Queen, même si j’hésite encore.