Catégoricaca

Classer, c’est définir un critère de discrimination et l’évaluer pour chacun des éléments d’un ensemble.

Classer, c’est aussi étiqueter chaque élément par le résultat de l’évaluation de ce critère.

Classer des personnes selon des critères autres que purement quantifiables sur une échelle numérique, c’est dangeureux. Ça rapproche des gens qui peut-être souhaitent ne pas l’être. Ça éloigne des gens qui peut-être ne souhaitent pas l’être. Ça remet en question l’opinion que les gens ont d’eux-même, quand ce n’est pas eux qui évaluent les critères discriminatoires.

Et surtout, ça juge, quand il y a une valeur morale attachée aux critères. Et ça peut faire beaucoup de mal. Beaucoup.

Par respect envers tous ceux qui ne sont ni riches ni pauvres, ni blancs ni noirs ni café-crème, ni actifs ni passifs ni auto-reverse, ni politiciens ni apolitiques ni indécis, ni « à gauche » ni « à droite » ni « centristes », ni machos ni féministes ni indifférents, ni hommes ni femmes ni transgenres ni hermaphrodites ni asexués, ni homosexuels ni hétérosexuels ni bisexuels ni asexuels, ni courageux ni lâches, ni croyants ni athées ni agnostiques, ni égoïstes ni généreux ni compatissants, ni tolérants ni intolérants, ni analystes ni algébristes, ni méchants ni gentils, et au nom de la continuité des caractéristiques de l’humanité, je condamne à un trépas douloureux (idée : l’écartèlement suivi de l’écorchure avec passage au gros sel, puis au pal), ceux qui pratiquent et vantent les mérites de la classification consensuelle.