Cheuveux de feu
Je me suis levé il y a deux heures en ayant le sentiment d’avoir gagné une journée de week-end supplémentaire. C’est très étrange.
J’ai fini American Psycho, et j’ai trouvé la fin très triste. Douche froide.
Aussitôt après, je me suis senti « vide. » Je dis que je m’ennuie, que je sais la suite de ma journée, qui consistera en une séance d’ablutions suivie d’une de vaisselle, optionnellement suivies de quelques gammes au piano et de quelques parties de DDR, d’ores et déjà futile et vaine.
Puis je repensai à une conversation surréaliste que j’ai tenue cette nuit avec un individu étrange qui a fait irruption — chose curieuse : sans que cela m’indispose — dans mon existence avant-hier.
Puis on m’indiqua que mon état d’esprit du moment, que je reconnais récurrent depuis plusieurs semaines, pourrait être altéré dans un sens qui me siérait par une pratique occasionnelle mais confirmée du jeu vidéo. Images de Sim City et de Doom en tête.
Puis on m’incita à lire Monads and composable continuations (Philip Wadler, in LISP AND SYMBOLIC COMPUTATION: An International Journal, 7, 39-56, 1993), qui exprime que les structures permettant de composer les continuations, étant donné un certain système de typage, ressemblent fortement à des monades ; cette lecture me rappelle de bons souvenirs d’études, et même si la nature absconde du savoir qui y est distillé me parait un peu obscure, sa lecture m’enchante car me fait réfléchir à un niveau d’abstraction dans lequel j’adore baigner.
C’est bien ; même si je sens ma journée toujours aussi futile et vaine, au moins mon attention sera occupée, et je ne déprimerai pas.
En fait, je suis dans le même état d’esprit que le 12 juillet ; même occupation superficielle, même sentiment d’incomplétion en arrière-plan. L’orage s’annonce. Mais il y a une différence remarquable par rapport au mois dernier : désormais, je connais les mécanismes.