Déséquilibre

Dire à quelqu’un qu’on apprécie sa compagnie et sa présence, c’est facile. C’est socialement acceptable, voire bénéfique.

Je peux dire : « je suis content d’avoir passé quelques moments avec toi ; ta compagnie m’est agréable, ta conversation éveille ma curiosité et suscite des réflexions intéressantes » voire optionnellement « et je trouve ta morphologie harmonieuse et désirable. »

Mais par contre, c’est beaucoup moins acceptable et facile de dire à quelqu’un : « ta présence me déplaît ; je trouve ta conversation inintéressante, car trop superficielle ; je m’ennuie avec toi, et je n’aime pas ta légèreté dans ta manière de tourner en dérision et sans précautions des sujets qui me touchent ; par ailleurs, je trouve que tu manques de relief : tu ne prends pas position et tu apparais dénué de sensibilité, et ça m’inspire la méfiance. »

Socialement inacceptable, car le protocole l’interdit.

Difficile, parce que lorsque quelque chose comme cela ne va pas, je ressens la situation comme un échec et je me mets en devoir de l’améliorer, ce qui est coûteux en temps, en énergie voire en émotions.

Bref, les gens pas bien me fatiguent, et m’attristent.