Analyse, synthèse

Problème posé :

« comment expliquer la nature de mon emploi à sa juste mesure, dans des termes que quelqu’un qui ne me connaît pas peut comprendre ? »

Analyse :

  • lorsque l’interlocuteur interjecte « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » la question attend une réponse courte, et qui tienne compte qu’à ce point de la conversation il n’y a pas d’intérêt réel chez l’interlocuteur, car il s’agit juste d’une introduction protocolaire ;
  • il ne faut pas lourder l’interlocuteur qui n’est pas particulièrement intéressé par le sujet de conversation ;
  • si l’interlocuteur n’est pas intime, il faut éviter d’exprimer précisément des situations psychologiques ou émotionnelles, car celles-ci n’ont pas leur place dans une introduction protocolaire superficielle (de telles descriptions sont inattendues donc déstabilisantes) ;
  • si l’interlocuteur est intime, il faut graduer l’explication, pour commencer par un aspect superficiel et facile à appréhender, et ne liant que des facteurs consensuels ;
  • il faut que la réponse tienne compte du fait qu’il est surprenant, voire souvent mal connoté, qu’un informaticien reçoive un maigre salaire, donc ne pas provoquer un sentiment d’incompréhension ni d’injustice chez l’interlocuteur ;
  • il faut que la réponse soit suffisament fermée pour ne pas amener la conversation sur l’histoire qui a précédé la situation courante.
  • il faut que la réponse utilise des mots simples, pour rester accessible aux non-informaticiens et ne pas provoquer la curiosité des informaticiens.

Synthèse :

(mode dialogue)

— Et alors, tu fais quoi dans la vie ?

— Je travaille dans une boîte qui fait des sites web.

— Et c’est quoi ton poste là-bas ?

— Je fais des sites web.

— Et ça consiste en quoi ?

— Le client exprime un besoin par un cahier des charges, et je fais partie de l’équipe qui réalise la solution technique qui répond au besoin.

Normalement, si la personne n’est pas technique, ça suffit. Sinon :

— Mais je n’ai pas trop le droit d’expliquer les détails techniques.

Après, il y a les questions d’argent :

— Et, si ce n’est pas indiscret, tu es payé combien ?

— Suffisamment.

Heureusement, il y a des aspects simples :

— Et ton travail te plaît ?

— Oui, beaucoup, je suis très content de faire ça.

Par contre, il y en a des moins simples :

— Pourquoi tu ne veux pas m’en parler ?

— Parce que mon intérêt pour ce travail est surtout affectif, psychologique et émotionnel, et que c’est compliqué pour moi d’en parler. Si tu pense qu’on peut parler ensemble de dépression nerveuse, de traumatisme d’enfance, d’amour, de politique, d’anti-capitalisme, et de relations homosexuelles, je peux peut-être te replacer le contexte. Mais ce serait long, et je préfèrerais que tu n’improvise pas.

Je pense que ça suffira.