Gloubiboulga

Fameuse sortie au Merle que celle d’hier !

Et pourtant, ça n’avait pas très bien commencé. Quand finalement je me suis extirpé de mon bureau à 21:40, j’étais assez las, et je n’avais qu’une seule envie : celle de rentrer dans un endroit calme où je pusse dormir jusqu’à aujourd’hui.

Cela dit, l’expérience aidant, je savais que cet état était peut-être un effet secondaire d’une hypoglycémie, suite d’un après-midi de concentration sans interruption ni restauration. Plein de bonne volonté, et attiré par les mérites désormais expérimentés d’une séance de détente au Merle, je me repus donc chez Mc Donald, en compensant la pauvreté gustative du Filet-O-Fish par le double espoir que la boisson sucrée me requinque et que les frites me protègent, si finalement je prolongeais la soirée, des assauts de l’alcool.

Et j’avais raison d’espérer ! Sitôt le court mais intense repas terminé, je me sentais beaucoup mieux. C’est donc d’un pas confiant que je me suis immédiatement dirigé vers mon lieu de distraction préféré, où je savais que j’allais retrouver un certain nombre d’habitués fort recommandables.

Et ce fut donc une surprise, qui joignit l’agréable à l’utile, de constater à quelques mètres de l’arrivée que j’avais emboîté le pas à cert’un, qui contre toute attente (même la sienne) avait finalement décidé de se divertir au même endroit, selon ses dire par manque d’autres activités. Gala !

Il y avait peu de monde au Merle. Tant mieux, parce qu’il faisait déjà assez chaud dehors, et donc que la panne de la climatisation aurait autrement rendu l’atmosphère assez invivable. Mais l’ambiance recherchée était au rendez-vous, et j’ai récolté comme prévu ma dose d’endorphines, en actant avec expression mon intention de laver par l’alcool et un peu de sueur le stress de la journée passée.

Ce qui n’a pas manqué, non plus, c’est le choc, plus aigu que la semaine dernière, de voir dans ses yeux le déni d’intention de me servir de support, de guider ce que je pourrais être… et ce que je veux.

Grandes interrogations, qui m’ont poursuivi en m’aiguillonant à chaque minute de calme ou de repos pendant la soirée : que cherché-je ? Que puis-je, ou veuillé-je, exprimer, apporter, ressentir ? Ai-je le droit, ou un gain, à interpréter ou donner suite à l’utilisation, sans doute à défaut d’une autre, de son image dans les rêves introspectifs qui m’occupent depuis un peu plus d’une semaine ?

Je ne sais pas répondre. In extenso, je ne sais pas ce que je veux, en fait.

Pour éviter de {me,le} leurrer, je n’ai donc rien dit. Rien « tenté, » à part un accord politique sur le chemin du retour (pendant lequel nous nous sommes mutuellement tenus courtoise et civile compagnie) visant à laisser ouverte la voie d’évolutions futures, même si elles ne sont pas encore connues. Il n’a pas refusé, comme d’habitude… Et comme d’habitude aussi, il n’y a pas moyen de savoir s’il a accepté, non plus.

Cette nuit, j’ai mal dormi.

Je n’ai pas dormi, même.

Mais je n’ai pas pensé, non plus. En tout cas, pas consciemment.