Quelques jours loin

J’étais en Allemagne ce week-end.

C’était juste derrière Colmar, dans une petite ville appelée Brisach. Très joli, très campagnard, juste à côté de la Forêt Noire.

J’y suis allé pour revoir quelqu’un que je n’avais pas vu depuis deux ans et quelques, là dernière fois étant l’occasion de son mariage pour lequel j’ai servi de témoin. :)

Bon. En fait, c’est quelqu’un d’important. Nous nous sommes connus au collège, rencontrés la première fois juste avant mon départ en Australie (1992), puis fréquentés à partir de mon retour, beaucoup pendant tout le collège, et assez régulièrement par la suite. Lui est entré dans l’armée à dix-huit ans. Depuis, nous ne nous sommes revus qu’épisodiquement, plus d’une fois à plus d’une année d’intervalle.

Mais c’est bien, à chaque fois.

En fait, je ne peux pas trop expliquer avec des mots ce que je ressens en sa compagnie. C’est comme si je sortais de mon existence, et que je rentrais dans une humanité totalement différente de la mienne. Différente par la manière de communiquer (usage du langage très différent), par les systèmes de valeurs, par la perception de l’équilibre de l’existence, des motivations, des systèmes d’évolution personnelle, etc. Tellement différent, que le seul champ sémantique commun se borne aux sujet superficiels, qui font que deux êtres humains vont prendre plaisir à se voir, passer un peu de temps ensemble de temps en temps, mais sans jamais juger, sans jamais adapter le point de vue de l’autre à son existence, sans jamais tenter de coercer un comportement dans un idéal, etc. L’effet concret d’une diplomatie tacitement décidée et acceptée depuis longtemps, sans désir ni motif d’évolution vers quelque chose de plus intime, mais avec une garantie de durée…

C’est bien. C’est le seul lien restant avec « l’avant, » mais ce lien-là j’ai décidé de le garder.

Le thème général du week-end, c’était ses deux petites filles. Eden et Sydney, deux petits bouts de chou pas trop moches pour des bébés, calmes (exceptionnellement, d’ailleurs) et assez vivaces, nous ont occupé, ma maman (elle était du voyage, aussi) et moi et agréablement changé notre quotidien.

Après, il y avait un autre thème remarquable, c’était la présence de son petit frère plus grand que lui, qui travaille dans la Légion (l’armée, c’est de famille chez eux), et que je n’avais jamais vu auparavant. Ce fut une suprise agréable : il est gentil, amical, et je dois dire que la Légion, à défaut d’enrichir le bagage culturel, formate harmonieusement les formes.

En rentrant, cet après-midi, j’avais l’impression d’avoir passé une semaine entière loin de Paris. Chouettes petites vacances.