Retour à la maison
Presque de retour après un court week-end à Paris… Court et long à la fois.
Long, particulièrement la nuit dernière passée au sous-sol du Club Med World, comme en octobre dernier et cette fois aussi pour Glam As You, dont je n’ai compris le nom qu’aujourd’hui.
Nuit longue mais point désagréable. Comme à chaque fois depuis que je dope mes nuits festives à la vodka et/ou au Red Bull, la musique s’est fatiguée avant moi, et j’ai pris congé de la fête à peine en prévision de mon heure de réveil matinale nécessaire à l’empaquetage des éléments que je devais remporter. C’est-à-dire tout de même tard, moins d’une heure avant la fermeture.
Il faut dire aussi que la technique habituelle consistant à détourner mon attention de la musique, lorsque celle-ci me devient désagréable, vers les corps animés des mâles alentours portait beaucoup moins ses fruits en fin de nuit, à la fois par défaut de population (les fins de nuits voient beaucoup de participants rentrés chez eux) que par absence de plaisir dans l’observation frustrée des échanges de contact peau à peau et de fluides corporels, apparemment inévitables et communs à la fin de la fête mais dont je ne profite pas moi-même par absence d’intérêt pour le contact charnel établi dans un environnement sonore qui m’empêche de connaître la voix de mes partenaires.
Dommage me dit-on, car un sursaut d’agréable musical diffusé après mon départ m’aurait permis d’observer la réaction des tatas parisiennes aux bienfaits de Dj Sammy et Armin van Buuren. Mais fi ! C’était bien quand même.
J’en suis revenu la tête pleine de flashs imagés, alternant les scènes des clips de t.A.T.u. passés en boucle toute la nuit (sans leur son, dommage) et les enlaçages nombreux de corps à demi nus que je n’ai pas pu m’empêcher d’observer goulûment plus d’une heure durant avant mon départ.
(le stewart blondinet chargé de distribuer la deuxième collation après le départ d’Anvers a une stature, des lèvres et des yeux magnifiques. En plus, il parle néerlandais. Avec l’accent qui va bien quand il parle français. Des images de coït sauvage en tête de wagon m’assaillent. Dommage, il n’a pas de lobes d’oreilles.)
Ce week-end a aussi été l’occasion de constatations intéressantes. Par exemple, qu’il est confirmé que je ne “reviendrai” plus en France, mais que j’y “irai” de temps en temps. La nuance est formidable et j’exulte.
Ou encore que mon court séjour a été l’occasion d’observer consciemment les barrières psychologiques construites par mon corps pour me protéger au stress de la vie parisienne. Barrières dont je reconnais aujourd’hui que leur élimination progressive étalée sur les deux semaines qui ont suivi mon arrivée est à l’origine de la sensation d’apaisement généralisé que je ressens ici, que j’avais jusqu’alors attribuée, peut-être à tort, à un (apparent) calme mode de vie des locaux. Barrières dont l’absence suite à déconstruction a provoqué un malaise et un stress hier soir chez moi (par choc avec la féroce et intense frénésie des usagers du métro), que cette prise de conscience a finalement permis de dominer.
Que les néerlandais ne frappent pas leurs enfants. Ni ne crient pour les élever. En retour les charmants bambins hurlent remarquablement moins (confirmant au passage mon intuition que les hurlements monstrueux sont souvent le reflet d’une parentalité en échec à laquelle il ne reste plus que la violence — verbale pour commencer), comme l’atteste le spectacle comparé des nombreuses familles fréquentant les places de marché le samedi, par exemple celles de Rotterdam Blaak et du VIIe arrondissement à Paris. C’est aussi une confirmation anodine que la violence inutile et quotidienne est invisible (et donc probablement difficilement dénonçable) tant qu’on n’est pas exposé à son absence.
Pour la petite histoire (que je m’empresserai de vérifier dès que possible par quelques lectures historiques), les Pays-Bas auraient instauré brutalement dans les années ‘70 une loi qui instaure toute forme de violence contre les enfants en délit pénal passible de prison immédiate, et ce sans immunité parentale. Si c’est vrai, quel pays éclairé !