Départ
« Mesdames et messieurs, vous êtes à bord du train numéro 9321 en direction de Amsterdam Centraal… »
Enfin !
Enfin, car depuis plusieurs mois déjà je regardais ce train partir depuis le hublot de celui qui m’amenait à Paris, chaque matin, en attendant mon tour.
(le train part)
Exceptionnellement, ce départ n’a pas eu lieu dans la douleur habituelle, celle qui consiste à accumuler les retards et me demander jusqu’au dernier moment si je ne vais pas rater le train dans lequel j’ai pris une réservation. Celle-là, de toutes façons, je n’en avais pas besoin : mon billet étant au tarif luxe, j’avais le choix de rater le train et prendre le suivant sans frais. Non, la douleur, ce matin, fut de porter les environ 55 kilos de bagages jusqu’au train, les embarquer, et m’écrouler de fatigue accumulée sur mon siège en pensant à l’effort supplémentaire qui m’attend à l’arrivée. Une fatigue qui m’empêche de jouir pleinement du scénario de voyage que j’avais longuement prémédité, celui où je bois de la vodka en écoutant ma musique préférée, scénario qui n’aura pas lieu en absence de vodka.
Quoique. Il y a un bar à bord de ce train.