Drift

La musique emmène mes pensées là où je ne sais les porter par moi-même.

Une petite dose de russe blanc l’y aide.

Aujourd’hui le temps s’est écoulé doucement, pour moi dans une solitude réparatrice, celle qui me permet de faire le point sur l’intensité des événements de la semaine.

Je me suis offert le plaisir de passer beaucoup de moments agréables avec des gens bien sur les deux derniers jours, et ça m’aide à compenser la tension naissante de ma nouvelle existence.

« Le début de la suite, » c’est le nom que je lui ai donné, pour l’instant.

Une suite pleine d’incertitudes : notamment, celles de mes engagements invisibles, de ces obligations qui me courront derrière lorsque je partirai, qui seront autant de hameçons qui rattacheront mon passé à mon avenir en m’empêchant de modeler ce dernier en toute liberté. Pourtant, ça ne m’empêche pas de tester. De m’abandonner à un avenir incertain à corps perdu, si tant est qu’il reste un corps à perdre. Parce que c’est bon. Parce que je ne connais pas encore mes limites. Parce que je me sens l’obligation de mettre ma liberté à l’épreuve.

Il n’y a pas de filet de secours, autre que mon aptitude à retourner ma veste lorsque l’adversité m’accule en position de faiblesse. Et je ne souhaite pas en user ; je ferai tout pour que mon voyage soit une transformation réussie.

Pourquoi est-ce que les morceaux de trance que j’écoute avec le plus de plaisir sont ceux où seules des voix de femme s’expriment ? Quand pourrai-je découvrir le plaisir de longues plaintes langoureuses et masculines ?

Je ne sais pas si je veux vraiment le découvrir. Comme je ne tiens pas encore à savoir si mes projets de migration vers un autre milieu ne sont qu’une attirance pour un mirage.

Le seul effort que je consentirai vis-à-vis de mon présent, c’est celui d’essayer de ne pas infliger de souffrance autour de moi en partant.