Métaphysique

Pour adaih :

Qu’est-ce la matière et son origine ? Comment percevons nous ce que nous appelons la matière ? Nos 5 sens ne sont-ils pas les seuls liens avec le monde extérieurs ?

Non, pas forcément. Les 5 sens de la perception capturent l’instantané de l’espace et de la matière, mais le vieiilissement de la cellule est le moyen dont dispose le corps de percevoir une autre dimension du monde extérieur : le temps.

Presque tous les scientifiques sont d’accord pour dire que l’origine de la matière est le Big Bang. Peu d’entre eux en tout cas sont des adeptes du “tout depuis tout le temps et pour toujours”. Ils sont, donc, presque tous d’accord pour dire aussi que la matière à vu le jour avec l’extraordinaire explosion qui n’a durée qu’une fraction de seconde, et pendant laquelle l’énergie dégagée est inimaginable, non concevable.

La durée du big bang est probablement une notion aussi pertinente que la taille d’un point mathématique.

Quant à l’énergie dégagée, elle est assez facilement concevable : si on accepte la relativité générale, l’énergie dégagée par le Big Bang est précisément égale à la quantité d’énergie présente dans l’Univers actuellement, tous états confondus : matière + ondes + particules isolées.

(Du moins, puisque c’est indeterminable, les scientifiques sont dans une sorte de consensus général qui dit “bon, puisqu’on peut pas savoir, on reste sur le big bang pour le moment …. ok bboys ?” Ca n’empèche par certaines théories subversives, non moins interessantes, d’exister, mais passons) Comment concevoir le fait que l’univers ait eu un début ? Et comment concevoir que dans le vide, dans le rien (la non existence) physique et temporel une explosion soit survenue, “sans raison apparante” (gump!) ? Pendant longtemps on a cru que l’univers allait rentrer un jour en phase de repli sur soi, pour ainsi faire un big crunch, un big bang à l’envers, et ainsi de suite pour l’éternité, amen. Mais cette hypothèse est aujourd’hui de plus en plus écartée.. Le big bang serait unique donc ? Aucun chercheur n’ose avancer une hypothèse sur l’ante Big-Bang… Qui ou quoi est le déclencheur de cet événement ?

La plupart des gens qui réfléchissent à la question sont d’accord pour dire qu’on ne peut pas concevoir le temps hors de l’Univers connu. Pour simplifier, le temps existe parce que l’Univers existe, et le temps n’existe pas si l’Univers n’existe pas. Il n’y a pas « d’avant » Big Bang, autant qu’il n’est pas possible d’être plus immobile qu’immobile, ou d’être plus froid que zéro degrés Kelvin. Et pour filer la métaphore encore plus loin, se demander « pourquoi » le Big Bang a eu lieu maintenant, c’est se demander pourquoi l’eau qui bout maintenant a un jour dépassé la température 0°. Pour que la question ait un sens avec la casserole, on dit qu’il faut sortir de la question de la température pour se demander pourquoi la casserole est là. Avec l’Univers, il faudrait sortir de la question de son existence pour arriver à… là, je ne sais pas. Mais ce n’est certainement pas une question avant/après.

Le maitre des ames ordonne, “et la lumière fut”, han!

Comment percevons nous le monde physique qui nous entourre ? La matière ? Nous n’avons que nos 5 sens pour cela, ce sont nos sens qui forgent une image du monde .. Nous percevons le monde à travers nos sens, la vue, l’ouï, le toucher, l’odorat etc. Toutes ces perceptions sont véhiculées à notre cerveau (le décodeur) par des signaux électriques (physiques), envoyés par nos organes (les récepteurs)…

Tout ne passe pas par le cerveau pour provoquer une réaction. Par exemple, un doigt sur un fil électrifié s’en retire par réflexe, par contraction réflexe des muscles sans aucune intervention du cerveau (qui n’en reçoit a posteriori qu’une information de douleur). Autre exemple, un système digestif occupé provoque fatigue et baisse de température, parce que le sang délaisse la surface du corps pour circuler principalement autour des intestins : il n’y a aucune information nerveuse dans ce cas, et le cerveau n’intervient pas.

Nous recevons (via nos organnes), nous décodons (lvia e cerveau), mais qui reçoit ? Qui lit l’information ? Le cerveau n’est qu’un hamas gluant (et rose qui plus est) de chair … Qui est le dépositaire de l’information transmise ?

Mais y a-t-il un dépositaire ? Qu’est-ce qu’un dépositaire d’information ? Est-ce que la conscience d’une multitude d’informations passées n’est pas un simple effet secondaire de la capacité biologique du cerveau humain de se laisser empreindre de manière rémanente par les signaux nerveux, comme un pied dans la boue laisse une trace jusqu’à la prochaine pluie ?

Au-delà de la matière, il y a donc une réalité, et c’est l’information…

« Donc » ? Seulement si la réalité est _définie_ par l’information perçue. J’en discutais récemment avec un gen bien, qui a conclus avec moi qu’en poussant le raisonnement il est parfaitement possible d’admettre que la seule réalité consciemment acceptable est celle du moi, et que tout le reste n’est qu’une illusion parfaitement invérifiable.

Qu’est-ce l’information ? Matière ou pas matière ? Comment définir l’information ? Est-ce une abstraction rendue possible par une certaine organisation de la matière (le cerveau) ou est-ce au delà ? Puisque que ce qui fait un livre n’est ni la papier, ni l’encre, mais l’information, comment peut on dire que la matière est le fondement de tout ? Sans l’information contenue dans le livre, cet objet ne serait qu’un vulgaire amas de papier. L’essentiel n’est pas la matière mais l’information. Comme un mot .. des lettres, du papier, ok .. Mais le sens du mot vit bien au dela de l’encre .. Idem avec le code génétique… Au fond, les gènes ne sont que de la matière, mais l’information qu’ils véhiculent n’est pas (me semble t-il) de l’ordre du matériel. Donc même notre cerveau n’est qu’un vulgaire amas de chair et de cellules… Mais qui reçoit l’information ? N’est-ce pas un être qui ne se matérialise pas, notre être profond, le Moi, notre âme, etc .. ? Ou alors n’est ce qu’une abstraction rendue possible par un certaine organisation de la matière .. sans aucune autre raison que le hasard ..

Douglas Hofstadter a une présentation intéressante en réponse à cette question : dans le GEB, il indique que d’après lui (et une autre personne dont je ne me souviens plus du nom) il n’y a pas d’information dans les choses, mais dans la variation. On isole une forme par sa limite avec le fond qu’il y a derrière, on isole un son par la fréquence de la vibration de l’air, on isole un message dans une ligne tracée au crayon par les discontinuités, les variations de direction et d’épaisseur du trait, etc. L’idée que nous avons de la notion d’information est probablement illusoire, ce ne serait que l’expression de l’immense capacité de tout le système perceptif humain de calculer la différentielle des signaux reçus, et de réagir selon cette différentielle au lieu du signal d’origine.

Voila la question, que, entre 2 croissants aux pépites de chocolat, je me posais.

Le monde est petit, ça m’arrive aussi.