Que la peste emporte les transports publics
Les deux trains normalement programmés entre minuit et une heure qui auraient pu me ramener chez moi n’étaient pas programmés ce soir. Me voilà donc sans lit, mais heureusement non sans toit, pour une nuit. Je voudrais tenter de la mettre à profit pour réaliser des choses utiles, mais déjà la fatigue me gagne.
En descendant la rue Lafayette en rollers, je me suis observé avec recul et j’ai constaté qu’il ne se passait pas une fin de journée depuis bien longtemps sans que je pense à quel point mes journées sont décevantes et que mon existence est incomplète, alors que chaque matin je me lève avec un état d’esprit neuf où tout me semble possible et où je peux compter sur la durée de mon avenir.
De deux choses l’une : soit je n’ai pas les idées claires le matin, soit il se passe quelque chose entre le matin et le soir que je devrais regretter.
Ou peut-être les deux.
Ou peut-être n’est-ce qu’une seule et même illusion : la nuit efface la lucidité acquise la journée pour la remplacer par le courage de l’ignorant (amnésique) bienheureux du matin.
Cela dit, ce soir je suis allé voir la quatrième femme de ma vie et j’étais content de la voir. Surtout qu’elle a l’air d’aller bien et que c’est chouette. Des sorties en perspective pour quand je reviendrai.