Gniourf pas glop
Et maintenant, je me demande pourquoi cette petite histoire d’IRC me touche autant.
Tant, d’ailleurs, que je me rends compte qu’après Ctrl-Alt-Del, c’est ce à quoi j’ai le plus pensé depuis deux ou trois jours.
Et c’est d’autant plus bizarre que je suis un vétéran du service : je suis connecté à IRC depuis mon plus jeune âge, et j’ai déjà connu moultes personnes peu recommandables qu’il ne me siérait point de fréquenter dans la vraie vie, mais que je tolère par l’indifférence dans ce milieu d’échange textuel.
Et là, je n’ai pas réussi. Très vite, cet individu que je ne connais pas m’a hérissé le poil, et malgré tous mes appels à la sérénité Zen, je n’ai rien pu faire que de réagir exagérément pour m’en détacher. Comment se peut-ce ?
C’est peut-être parce que je connais individuellement et dans la vie réelle la plupart des autres participants du canal, et donc que je n’arrive plus à m’éloigner affectivement de leur texte ; peut-être aussi que ma sensibilité que je commence à peine à confronter au monde réel n’est pas encore prête à affronter autant de beaufitude ; mais, beaucoup plus probable, il s’agit sans doute de ma répulsion à admettre qu’il puisse se trouver autant d’indifférence et d’insensibilité parmi un groupe de gens que j’aurais trop hâtivement classés uniformément dans la catégorie « bien, » et donc que j’aurais eu tort. Dans le mauvais sens.