Fête des pères
On me dit que c’est aujourd’hui.
Je ne l’appellerai pas.
Quand j’appelle quelqu’un, c’est que j’ai quelque chose à lui dire, ou que j’aime l’écouter.
Je ne vois pas pourquoi j’appellerais quelqu’un dont je n’ai pas l’impression que ça lui fasse particulièrement plaisir d’être mon père. D’avoir des enfants tout court, d’ailleurs.
Qui m’a déconseillé d’aller dans cette école que j’ai finalement tant appréciée. Qui ne m’a pas vraiment donné l’impression de me soutenir dans ces initiatives où l’avis de mon entourage comptait encore beaucoup.
Qui ne m’a jamais dit « pour toi je ferai de grandes choses, » sans se gêner pour me dire « à cause de toi je dois faire certaines choses, rappelle-toi que tu me dois beaucoup. »
Non, franchement, il y a des gens plus intéressants dans le monde.
Mais ça ne m’empêche pas de penser qu’il y a un problème. Je ne supporte pas l’idéal de la reproduction humaine massacrée par aussi peu de preuves de reconnaissance envers sa progéniture.