Émergence
Je comate une demi-heure, j’écris dix minutes, je re-comate, j’écris.
Cyclique.
Hier, je posai une question : « n’arrive-t-il pas à d’autres êtres humains, en train d’envisager le cours des choses, de souhaiter le dévier brusquement, de s’imaginer en train d’agir dans une situation anodine contre tout attente, et provoquer une situation extra-ordinaire ? »
J’ai très peur que non. En tout cas pas assez. Ou d’avoir peur de le faire, comme moi, par peur de mettre mal à l’aise les autres par l’originalité de la situation extra-ordinaire.
Prenons un exemple.
Un individu, croisé dans l’anonymat du grouillement quotidien dans les rues de Paris.
Un individu dont l’image ou la stature empreint subitement du plus profond respect, la plus parfaite adoration.
Quelle est la probabilité qu’une interruption de son train de vie, pour lui faire entendre qu’il est capable de révolutionner le cours de l’Humanité, ou du moins celle d’une personne, et qu’il a ranimé par la connaissance de son existence la flamme du coeur et des passions ardeentes, et qu’il serait souhaitable pour au moins deux personnes dont lui de faire l’amour là tout de suite en consumant toutes nos émotions, aboutisse à une conclusion symbolique du bonheur sur terre, plutôt qu’à un malheureux et pitoyable « non mais ça va pas la tête, casse-toi de là pauvre malade » ?
Quasi-nulle, m’est avis.
Le drame.
Je vais me lever. Parce que j’ai faim, que j’ai besoin de pisser et que je veux m’abrutir en jouant à DDR.
Triste sort.