La magie des mots
Hier soir, sortie du bureau plus tôt qu’à l’accoutumée pour aller rejoindre Mag en ville. Tentative ratée d’aller boire un verre à l’Ice Bar (au Nordic Sea Hotel) car le lieu était fermé. Repas finalement pris dans un sushi bar, à mon plus grand plaisir en réponse à mon manque récurrent de poisson et de wasabi.
Lors de la petite promenade qui nous amena d’un point à un autre, je me suis remémoré une idée que je crois avoir déjà lue à plusieurs reprises (merci de m’envoyer les références si quelqu’un les retrouve) : celle où la magie de la littérature fantastique peut être vue comme une métaphore qui démontre le pouvoir du langage. Où les formules magiques sont une manière d’illustrer le fait que toute idée existe dès qu’elle est exprimable, et qu’on peut influer sur le monde rien qu’en jouant sur la manière d’exprimer une idée.
Cet afflux de souvenir est survenu en conséquence à un événement curieux, qui m’a surpris hier : initialement, j’avais posté une entrée sur le blog, dans l’unique but d’exprimer le malaise dû à ma solitude ressentie lorsque d’aucuns expriment à trop haute dose leurs valeurs morales différentes des miennes ; l’entrée de blog étant exprimée sous la forme d’une série de synthèses de multiples interventions de mon entourage proche. Et il s’est trouvé une personne que ce texte a instantanément interpellé comme étant une attaque personnelle (ce qu’il n’était pas), provoquant une réaction démesurée visant à transformer ce qui était perçu comme une dénonciation du socialement inacceptable (dénonciation qui n’était pas dans mon intention) pour rétablir une vérité qui serait, elle, socialement acceptable. Fi des détails, c’est ainsi que j’ai pu observer par l’exemple comment un agencement de mots peut, dès qu’un lecteur / interlocuteur se sent concerné, provoquer l’émoi et une réaction, même si ce n’était pas sollicité.
C’est intéressant, la première fois, de voir un troll naître suite à l’invocation d’une formule magique.
Ça l’est encore plus de le voir naître chez soi, en découvrant la magie imprévue d’une formule prononcée pour un autre usage.