Aïe, j’ai mal !
Dans le désordre : j’ai commencé mon rapport de stage hier, j’ai fait poireauter Ludo devant le pas de la porte dans le froid pendant une heure, j’écoute de la musique qui poutre, j’ai revu les gens de KTH, et je lis des choses émouvantes. Pas si désordre que ça : l’ordre chronologique est respecté, mais pas le niveau d’importance.
Le rapport de stage, c’est urgent, en fait. Mon bon responsable pédagogique épitéen m’a signifié la semaine dernière qu’il n’attend que moi pour mettre en branle l’administration de l’école pour classer mon dossier, en bonne et dûe forme, le plus vite possible. Donc, je m’active, et à mon plus grand soulagement je constate que j’avance vite : déjà huit pages, dont une seule recopiée du rapport de Ludo de l’année passée.
Après, Ludo et moi avons commis chacun une erreur : lui ne m’a pas averti de l’heure de son retour à l’appartement, et de mon côté je n’ai pas pris la précaution de rentrer suffisamment tôt pour l’acceuillir. Ainsi donc, tandis que j’avais les clefs au bureau à Bromma, lui m’attendait devant la porte, à onze heures du soir. Inutile de dire qu’il n’était pas de très bonne humeur à mon retour presque une heure plus tard, et Kemel ce matin me raconta comment il lui avait fait la conversation pour le calmer, tant Ludo s’était empressé de lui signifier à quel point la coupe suédoise était pleine. Et malgré les plates excuses délivrées dès mon arrivée à l’appartement, et la tentative de conversation anodine qui s’ensuivit, je sentais à quel point sa rancune me poursuivra jusqu’à la fin de ses jours.
Sans transition, j’ai l’occasion d’écouter Lost in Love de Legend B. ces derniers temps (en plus du titre de Savage Garden cité hier), à la plus grande joie de mon métabolisme qui apprécie un rythme semble-t-il fait pour lui. Titre découvert lui aussi dans un album DDR.
Sans transition encore, la visite à KTH ce matin a été assez inintéressante, si ce n’est le plaisir d’avoir revu un individu qui, je ne m’en doutais pas jusqu’à ce matin, m’a franchement tapé dans l’oeuil mercredi dernier. Il n’a pas exactement un charme ravageur, subtil ni puissant (et ce ne sont pas des qualificatifs qui me viennent à l’esprit en pensant à son image), mais il a un air tout simplement gentil et tendre que je trouve extrêmement attirant. Mais le drame… c’est que je ne vois aucun sujet sur lequel entamer une quelconque conversation. Affaire à suivre.
Enfin, je suis tombé sur un site où des gens écrivent ce qu’ils pensent, ou sur eux. De l’authentique pas anonyme, du témoignage, du bien écrit poignant, et après quelques menues lectures j’ai redécouvert un organe que j’ignorais depuis trop longtemps : mon coeur.
Mais là, c’est le drame. Car le corollaire immédiat est qu’il faut beaucoup d’intensité émotionnelle pour le réveiller, signe d’une sensibilité diminuée. Que faire ?
Et que penser de mon attirance puissante et automatique vers tout ce qui de près ou de loin exprime son besoin d’aide psychologique ou émotionnelle ? Est-ce là la conséquence directe de mon éducation par une mère aimante mais dont le principal défaut est de ne savoir vivre qu’en aidant les autres à vaincre leur malheur ? Je le crains, hélas ! et je ne suis pas sûr d’avoir envie de vivre avec cette hérédité.
Ces mornes pensées et ces lectures intensives m’ont apporté un petit coup de blues inattendu.
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