Un grand changement.
Lorsqu’on observe l’être humain dans ses moindres comportements, il est des sujets d’étude qui prêtent à l’étonnement. Ainsi peut-on se demander qu’est-ce qui pousse l’humain moyen à vanter auprès de ses congénères les mérites de tel objet fétiche nouvellement en sa possession, et qu’est-ce qui pousse lesdits congénères à s’esbaudire infatigablement jusqu’à l’apparition du prochain fétiche. La question se pose aussi bien pour le mâle geek en nouvelle possession d’un gadget électronique que pour la femelle coquette munie d’une nouvelle parure pour son corps. Ainsi en va-t-il aussi lorsque l’effusion est dûe à un échange d’observations inter-genres : comment se fait-il qu’un humain moyen perde autant de temps en contemplation d’une représentation d’un corps du genre opposé, et autant de temps à en vanter les mérites à ses congénères ?
Telles étaients les questions que je me posais jusqu’à hier, incapable d’y répondre et, à défaut d’y trouver des réponses satisfaisantes, résolu à traiter par le mépris cette catégorie de comportements sociaux entretenus plus par une suractivité de la colonne vertébrale qu’en tant que fruit d’une raison mûre.
Jusqu’à Joe Philips.
De deux choses l’une : ou bien une faiblesse temporaire m’a laissé temporairement céder aux assaux de ma colonne vertébrale, ou bien je viens de faire une découverte fondamentale en ce qui concerne mes capacités humaines… Tout est-il que j’ai en fond de mon écran un sujet de pensée suffisamment prenant pour me distraire dans mes réflexions, et pour lequel je ressens un certain nombre de choses confuses, parmi lesquelles je sais déjà reconnaître la fierté et le désir de le montrer à mon entourage pour attirer l’attention et l’admiration.
Qui vivra verra. Je ne sais si cela durera, mais j’aurais au moins fait une expérience passionnante.