Feu et lumière

Après avoir passé l’après-midi de samedi avec un gen bien local, je suis allé assister au concert de Tiësto sur la Meuse organisé à l’occasion du passage à Rotterdam d’une course de voile quelconque (qui ne m’intéresse pas).

Le concert, par contre, était fantastique.

Noyé au milieu des 150.000 spectateurs (si, si, ça grouillait sur tous les quais sur 20km à la ronde) j’ai patiemment attendu l’arrivée de la barge portant le dj le plus renommé du pays. On pouvait déjà tôt entendre de la « musique » sortir des haut-parleurs et je riais intérieurement en entendant mes voisins prétendre qu’il s’agissait du début du spectacle.

Parce que le début, il était indiscutablement évident. Quand la barge lumineuse s’est enfin arrêtée au milieu du bras de la Meuse passant entre Whileminakade et Veerhaven, et que la projection a commencé par les voiles du pseudo-bateau de course-podium installé dessus, il n’y avait plus de musique.

Et le spectacle a commencé.

Pour qui ne connait pas ce style de musique, c’est assez déroutant. Le rythme monte doucement en se laissant désirer. Moi, j’exultais, je savais ce qui allait arriver. Par contre, je ne m’attendais pas à la projection vidéo sur les bâtiments, avec la tête de Tiësto en gros plan agrandie plus de cent fois sur toute la largeur et la hauteur du bizarre immeuble KPN.

On a eu droit à un vrai spectacle. Tous les immeubles autour du bras de Meuse servaient de support aux feux d’artifice, aux projecteurs et aux lasers. Les bâtiments ont pendant deux heures changé de couleur au rythme de la musique, en démonstration du thème du concert - Nature Challenge. Une barge remplie de benzène a même servi de support pour un jeu de flammes gigantesque pendant la finale du spectacle.

La tension était visible, « palpable » comme on dit. Tout le monde bougeait en rythme, même les vieux, les touristes japonais, les touristes roots, les enfants amenés par leurs parents, les grosses, les maigres, les moches, les beaux, les riches et les pauvres. Une véritable cour des miracles domestiquée par un artiste qui semblait s’amuser autant, si ce n’est plus, que toute la foule assemblée pour écouter son travail.

J’ai presque honte de m’être totalement laisser jouir d’une telle débauche de Watts et de Lumens.