Fin de semaine

La table basse de mon micro-appartement ressemble à un chantier. Les livres, les journaux, les guides et les cartes se mélangent avec une variété de sacs en plastique, de tickets d’achats, de papiers administratifs et d’accessoires divers pour former un monticule désordonné qu’il va falloir que je range un peu pour pouvoir m’évader ce soir la conscience tranquille.

Il faut dire que la fin de semaine a été plutôt décontractée, tout en étant bien remplie. J’ai reçu hier ma carte bancaire locale qu’il fallait donc bien essayer aujourd’hui.

Ce matin, comme samedi dernier je me suis réveillé tôt. Mais cette fois, je me suis forcé à garder les yeux fermer et prolonger mon sommeil, prolongeant du même coup une odyssée onirique dont le souvenir, s’il ne s’effilochait pas d’heure en heure, pourrait à lui seul constituer un roman fantastique en plusieurs tomes. Paradoxalement, je ne suis pas suffisamment marqué par ce rêve pour ressentir l’obligation de tenter de le retranscrire pour l’analyser. Paradoxalement, parce qu’il recèle une variété de situations, et j’y ai accompli une variété d’actions dont l’essence est pour moi un signe remarquable de mon acceptation intérieure de mes récents choix et décisions.

Bref.

C’était un chouette rêve. Des paysages magnifiques, des expéditions de survie dans des montagnes désertes, enneigés, froids, des monstres sordides avec des gueules géantes hérissées de grandes dents pointues et acérées, des combats médiévaux dans un décor souterrain de jeu vidéo, des super-pouvoirs de super-héros, des vols autonomes à vitesses relativistes, des vols d’approche spatiale de planète désertique (la Terre après un vol d’une heure à vitesse quasi-luminique devient une boule rouge, sèche, habitée par des insectes gigantesques en forme de punaises couleur pierre qui dévorent toute forme de matière organique qui les approche), la construction par l’imagination d’un appareil supposé inverser le temps, une chrysalide lumineuse dont je sors dans un berceau, des forêts hantées et sombres d’épineux multi-centenaires, un retour dans un endroit où les habitants me reconnaissent des milliers d’années après ma dernière apparition par le souvenir laissé par des légendes (non, non, mon ego n’est pas trop gros), et où moi je reconnais les descendants de mes souvenirs en m’apercevant qu’il m’est désormais impossible de communiquer ce que j’ai vécu puisque personne n’a partagé mon échelle temporelle et mes expériences, les rendant proprement incroyables.

(C’était une très grosse simplification)

Cette grosse grasse matinée m’a beaucoup raccourci ma matinée. Tronqué, pour ainsi dire. J’ai donc raté l’essentiel du marché de Blaak, qui m’avait été recommandé, mais dont j’ai quand même eu une (agréable) idée en le traversant, au début de mon expédition de découverte qui m’a occupé tout l’après-midi.

Expédition de découverte et courses de samedi après-midi. Je me suis offert :

  • les aliments de la semaine,
  • un guide des restaurants du coin,
  • un guide des événements du coin,
  • un album de photos de la ville (absolument magnifiques),
  • une carte de téléphone (enfin),
  • un sandwich local.

J’avais prévu et j’ai manqué :

  • la bibliothèque,
  • la grande librairie,
  • trouver un parapluie et une paire de gants,
  • la lessive de la semaine. (demain, peut-être…)

Hier soir, j’ai fait la connaissance d’une demoiselle et d’une amie des siennes, sur le conseil d’un parisien de ma connaissance. Il s’agit d’une personne fort aimable, qui m’a offert la découverte d’un restaurant-bar « salsa » avant d’entamer une conversation de trois heures sur les choses essentielles que je dois savoir sur ma nouvelle ville. J’ai donc appris qu’il me fallait fréquenter la Witte de Withstraat, le Vibes, le Papillon, Now & Wow, le Calypso, entre autres endroits que j’ai pointés sur un plan (oublié sur place en partant mais je m’en souviens), et j’en ai profité pour récupérer quelques indices sur les quartiers à éviter dans ma recherche de logement.

Ce soir, je sors. Gay Palace ou Vibes, je sais pas encore. Je verrai sur place.

Demain, j’essaie de visiter Amsterdam.