The Island

Je suis allé au cinéma aujourd’hui. Une proposition qui datait de dimanche soir, lorsque je passai une excellente soirée avec une multitude de gens bien dans un endroit bien.

Seulement, la proposition concernait The Island, et je commis l’erreur en journée de repaître ma curiosité chez Matoo

Je suis arrivé au cinéma, non seulement en sueur et épuisé en raison d’un problème de logistique concernant mon trajet, mais aussi avec un avis très négatif sur ce film dont je connaissais déjà un peu le scénario (et ce, même avant d’aller lire ce que Matthieu avait à en dire).

J’en suis sorti avec un sentiment mitigé. D’une part, je me rendais compte que la lecture du fil rss le plus culturel de mes liens m’a initié, en quelque sorte, à utiliser mon esprit critique au cinéma et me rendre capable de regarder un film comme un jeu d’acteurs dirigé par un réalisateur. Mais d’autre part, je trouve que Matthieu est un critique sec et insensible à la mission première d’un film de cet ordre, qui n’est pas, à mon avis, de satisfaire aux exigences de quelques amateurs friands de jeu cinématographique mais plutôt de livrer une histoire et des émotions, aussi riches ou peu développées fussent-elles, à la foule d’être humains présents et ouverts spécifiquement à cela. Et en l’occurence, pour moi ne pas être capable de m’oublier en tant que spectateur ni de laisser l’image et le son inonder mon système cognitif et sensoriel, occupé que j’étais de retrouver les défauts signalés, est une atteinte à mon plaisir de cinéma provoquée par ma lecture du jour.

Car tel est mon avis : ce film présente un beau message d’encouragement de la curiosité, de « la désobéissance aux voix cachées de l’Autorité, » et de la recherche de la liberté ; il s’agit aussi d’une introduction pertinente aux questions d’éthique concernant le clonage, la commercialisation d’organes de production industrielle et l’avortement ; par ailleurs ceux qui, comme moi, furent las d’y retrouver une compilation des scénarii d’anticipation « classiques » (compilation intéressante et de bonne qualité, au demeurant, qui convient sans doute très bien aux personnes qui ne connaissent pas encore ces sujets) peuvent parfaitement se réjouir du galbe intéressant des formes des protagonistes, et des nombreuses scènes d’action qui font avancer rapidement l’intrigue.

Quant à la musique, même si elle n’était pas un trait majeur du film, collait bien à l’action et remplissait bien son office de médium de communication d’arrière-plan.

Et c’est ainsi que, plongé dans l’élaboration de cette contre-critique et les derniers chapitres de Les premiers hommes dans la lune de H. G. Wells, je croisai un gen très bien dans une rame de métro ; et celui-ci ajouta à ma surprise et la joie de le revoir le plaisir d’une très bonne nouvelle le concernant (et pas qu’une d’ailleurs, c’est dommage que la rencontre fut si courte).

Maintenant, dodo.