Retour vers le futur

Les dernières considérations de Matoo m’ont fait beaucoup réfléchir hier.

Comme je n’ai jamais relu ce que j’écrivais plus d’une semaine après, l’impératif d’écrire pour pouvoir prendre du recul ne m’atteint pas. D’une part, je suis très tolérant vis-à-vis de mes propres erreurs, ce qui me permet de me rendre compte des choses qui se sont passées et pour lesquelles je n’ai pas forcément agi comme j’agirais maintenant sans ressentir de culpabilité ou de regrets, et d’autre part j’ai toujours considéré que ce qui est passé n’est plus, et qu’il n’est donc pas utile de perdre du temps à revoir les films du passé alors qu’il est déjà bien difficile d’improviser le présent.

Par contre, j’ai été saisi par l’expression textuelle d’un sentiment diffus que j’avais déjà isolé depuis longemps : l’idée que si je n’écris pas tout de suite ce que je ressens, je ne serai pas capable plus tard de le retranscrire, car le temps efface l’intensité des ressentis et ne conserve qu’une idée générale des situations.

Il faudrait deux choses en fait : en premier, que je porte sur moi de quoi noter en permanence. Je croyais pouvoir m’en dispenser, mais je me rends compte du nombre d’idées dont je me dis au moment où elles surviennent qu’il faudrait que je les écrive, et auxquelles je ne pense plus par la suite. En deuxième, que je trouve un moyen d’écrire ce que je ressens vis-à-vis des gens sans qu’ils puissent me reprocher d’étaler mes idées sur eux en public. Cette deuxième partie sera probablement la plus complexe, mais je ne désespère pas de trouver une solution élégante.

Et puis bien sûr, il faudrait que je lise plus de choses avec du ressenti humain dessus. Parce que les histoires qui stimulent mon imagination et qui me font rêver, c’est important, mais je me rends compte que c’est fortement incomplet et que ça ne me stimule pas pour écrire ce que je pense, moi.

Plein de choses à faire, donc.

Peut-être un voyage au Pays de Galles dans deux semaines, aussi.