Du macroscopique et du microscopique

Lorsque un être humain tente d’expliquer à un autre au travers de paraboles non-euclidiennes et beaucoup d’impersonnalité qu’il ne sait pas (sa)voir qu’un miroir a deux faces et qu’on ne voit pas d’un côté ce qu’on voit de l’autre, le deuxième être humain se fatigue d’avoir à entendre cette explication alors que l’essentiel de son passé proche a été hanté par l’analyse de la constitution du revêtement d’argent qui fait d’un miroir ce qu’il est.

En d’autres termes, mu.

Dans les yeux de la première femme de ma vie, je vois la lassitude, la fatigue et la douleur, en un mot la vieillesse, là où je voyais autrefois un bienveillant espoir.

Dans les yeux de la deuxième femme de ma vie, je vois la froideur, le matérialisme et le pragmatisme, là où je voyais autrefois le rêve, la liberté et l’émerveillement perpétuel.

Je n’ai pas vu depuis longtemps les yeux de la troisième femme de ma vie, mais elle m’a déjà fait savoir qu’elle ne pensait dorénavant plus toutes les bonnes choses qu’elle a pu me dire pour que j’aille mieux à une certaine époque.

Je n’ai jamais vu autre chose que la détermination et la conscience de la réalité dans les yeux de la quatrième femme de ma vie, mais elle a mis devant les miens le masque qui permettent d’atténuer la douleur d’un esprit torturé : la vodka et le champagne.

C’est au travers de ce masque que j’ai pu apprécier, longtemps après l’avoir rencontrée, ma musique désormais préférée. Non pas parce qu’il altère ma manière de percevoir, mais parce qu’il réussit à m’apaiser suffisamment pour que la musique m’atteigne. Et ensemble, les deux agissent l’un sur l’autre comme un catalyseur pour mon bien-être.

Ce masque, à défaut d’un meilleur, je le respecte : avec ses défauts, il est tout de même utile, et déterministe et prévisible dans son utilité. C’est juste plutôt dommage que les moeurs de nos jours voient dans sa promotion une image négative, alors qu’il ne s’agit pour moi que d’un moyen de montrer ce qui m’aide à quiconque semble, à mes yeux, souffrir d’un mal que j’ai peut-être connu.

Et pour en finir avec les messages subliminaux, je dirais que découvrir que le voile blanc est bordé par un fil noir après le mariage est généralement plus apprécié que le savoir d’avance et oublier de dire « oui » sincèrement au mari pendant la cérémonie tant l’attention est focalisée sur cette ombre au décor.