Survie

Depuis quelques jours, je me surprends, pendant mes temps morts, à penser à ma survie.

Cela fait déjà plusieurs mois que je « sens » que malgré la difficulté initiale, mon moi intérieur apprendrait, quitte à mettre de côté certaines formes de sensibilité, à survivre seul humain dans une faune et flore stable (i.e. pas en cours d’évolution rapide par pollution chimique ou géologique). Trouver à boire, à manger, manger des rats, des gros vers, me cacher la nuit en grimpant aux arbres ou en creusant un trou, ce genre de choses. Probablement pas de bon cœur au début, mais ça viendrait. Et puis si je meurs attaqué par une bête féroce (macroscopique ou microscopique) je saurai pourquoi.

Avec d’autres humains dans des conditions similaires, j’échangerais volontiers ma débrouillardise pour fabriquer des outils contre les restes de chasse et une place au coin du feu.

En d’autres termes, la jungle ne me fait pas (trop) peur.

Ce qui me gêne, c’est me rendre compte que mon niveau de stress augmente sitôt que je pense à ma survie dans le monde dit « civilisé. » Je vois plusieurs cas fortement probables d’être cible indirecte d’une panique morale à plus ou moins long terme ; par ailleurs, mon inaptitude à faire part efficacement du jeu du marché du travail me voue irrémédiablement à régresser, au mieux oublié avec un emploi quelconque et ennuyeux dans un coin perdu, au pire ivrogne habitant dans les stations de métro de paris, et ce à moins d’agir d’une manière ou d’une autre pour échapper à ce jeu dont je refuse d’apprendre les règles.

Sur un autre plan, je viens de contracter un contrat d’assurance à la MAIF. Ça s’est fait par téléphone en cinq minutes, ce qui satisfait mon exigence de ne pas perdre plus de temps que nécessaire avec ces procédures rébarbatives. Je compte procéder de même avec une mutuelle, incessamment sous peu.