Anti-consensualité

L’Espéranto, une langue régulière, neutre, polyculturelle, facile à apprendre ? Pas du tout.

Dans les lieux de rencontre et de discussion sur l’Internet, on ne peut pas s’appeler Hitler ou Adol{f,phe} Hitler, sous peine de se voir exclure. De même quand on fait héberger un site web : les noms trop proches du nazisme, des pratiques sexuelles violentes, des violations d’intégrité corporelles peuvent être interdits sans explication. Et il ne s’agit que du nom ! Le nom « hitler » désignant par exemple une étude psychologique sur l’Homme Introverti, Timide, Lâche, Égoïste ou Rustre se verra banni pour la simple connotation historique. Chose curieuse, rares sont compromis les noms comme « Himmler, » « Mao » ou « Kabila. »

De même, celui qui s’exprimera en expliquant « je suis un pédophile violent et j’assume mes fantasmes de déchirer la chair encore pure » sera, si ce n’est lapidé ou enfermé, au moins rapidement censuré sans aucune forme de discussion. Alors que les discours plus édulcorés comme « la fraîcheur de la jeunesse m’enchante mais m’indispose tout à la fois, et si je prends tant de plaisir à déflorer, c’est parce que je suis bien rassuré de la voir se déliter peu à peu en perdant sa pureté » passent souvent inaperçus tout en étant finalement… essentiellement les mêmes.

Expliquez à un enfant comment mettre un préservatif dans une relation sexuelle, on vous accusera de pervers irrespectueux de la pureté de ces chérubins. Expliquez à un adulte le plaisir du sexe sans préservatif, on vous accusera de prôner les pratiques à risque et d’indirectement favoriser l’épidémie de SIDA.

Quand je narre mon expérience de vie commune avec des individus qui se vautrent allègrement dans la fange de l’utilisation de logiciels propriétaires, sans rien dire car je respecte la désespérée fermeture d’esprit de ces légumes décérébrés que j’aime bien, on m’accuse de trahir ma vocation pédagogique et de ne pas m’engager dans la promotion des nouvelles technologies et l’évolution des esprits.

Et quand, par exemple, j’accuse les gens que je sais capable de raisonnement logique et d’évolution culturelle de se comporter comme des idiots méprisables (que je méprise d’ailleurs) en prônant l’utilisation d’Internet Explorer face à l’étalage d’informations invitant l’utilisation d’autres outils, on m’accuse d’intolérance.

En fait, l’intolérance est un droit commun.

Par pur convention sociale (consensualité), il est toléré de mettre au pilori toute idée ou concept contraire à la norme. D’aucuns pensent que c’est un tort, que chacun doit pouvoir penser et exprimer ce qu’il veut sans être inquiété. Moi, je pense que l’opposition entre ces deux philosophies est exactement ce qui fait la richesse des comportements, et je défendrai, dans un affrontement entre une idée perverse et ses détracteurs, chaque camp autant que l’autre.

PS: voici une expérience intéressante :

  1. mettez dans une pièce un antisémite et des juifs.
  2. mettez dans une autre pièce un raciste anti-arabes et des arabes musulmans.
  3. si aucune mort ne s’ensuit, prenez dans chaque pièce l’individu qui a discouru avec le plus de raison.
  4. Réunissez ces deux individus dans une arène et demandez-leur pourquoi une bonne bombe atomique bien sentie n’est pas une solution finale acceptable au conflit israélo-palestinien.
  5. Enjoy ! (prévoyez les cacahouètes pour accompagner le divertissement)