Demi & idée

Ce soir, j’ai mangé avec trois gens bien.

J’étais très content de les revoir, encore plus de manger avec eux.

Mais il s’agissait ensuite d’aller regarder Farenheit 9/11, que j’ai déjà vu mardi, alors j’ai mis en avant ma fatigue accumulée pour prendre congé et rentrer chez moi.

Et sur le chemin du retour de cette demi-soirée, pendant ma lecture de Transformer son Esprit par le Dalaï Lama, m’est venue une idée.

Une idée bizarre, très floue, très saugrenue, mais qui m’a poussé à l’exprimer.

Il s’agit de l’idée d’un système de gratification monétaire permanente de personne à personne.

Ce qui m’y a guidé, c’était le constat de l’indélicatesse sociale d’offrir de l’argent à quelqu’un (en tout cas, moi ça me dérange, à la fois d’offrir et de recevoir).

Et le principe constiste en l’attribution définitive d’une partie des avoirs d’une personne à une autre, sous forme d’une transmission régulière de fonds.

La première mouture de cette idée, c’était le concept d’un mécanisme de virement permanent inter-bancaire qu’on puisse établir et résilier gratuitement et très simplement ; ainsi il deviendrait facile d’offrir une rente symbolique de quelques centimes d’Euro par mois à quiconque, et ce indéfiniment.

Le hic de la première mouture, c’est l’inconfort de la situation où les revenus de l’émetteur deviennent inférieur au total de ses dons, ou la dépréciation de valeur symbolique d’un don si les avoirs de l’émetteur augmentent sensiblement (richesse ou inflation).

Et j’en suis donc arrivé à la seconde, où on pourrait réserver une partie de tous ses avoirs pour le mécanisme de dons (avec impôt éventuel, pour faire plaisir à l’État), par exemple 10%, et qu’on puisse émettre, sous forme de bons, des sous-parts de cette partie. Pour simplifier, il se pourrait que la partie réservée aux dons soit divisée également par le nombre de bons émis ; dans ce cas, le nombre de bons émis serait illimité mais réduirait, à chaque émission, la part de tous les bénéficiaires.

En y réfléchissant, plusieurs points sont apparus :

  • il faut que le concept soit aussi simple que possible (genre carnet de bons comme un carnet de chèques spécial) et totalement gratuit ;
  • on devrait pouvoir résilier les bons qu’on a offerts, pour remonter leur valeur ou marquer une antipathie nouvelle ;
  • on ne pourrait donner qu’à une personne physique, et pas un groupe, un couple, une association, une institution publique ni une entreprise ;
  • chaque personne ne pourrait pas recevoir, par le biais de tous les bons dont elle dispose de toutes ses relations, plus qu’un certain montant proportionnel p.ex. à tous ses autres revenus (la moitié, le tiers, voire le même pourcentage que la part réservée à ses dons), et ce pour éviter de créer une dynamique de flux monétaire instable ;
  • un bon ne devrait pas être cessible ;
  • une personne débitrice ne devrait pas pouvoir forcer de dons dans l’autre sens (le transfer aurait lieu dans le sens prévu tant que des fonds sont disponibles et proportionnellement au crédit disponible, mais serait annulé, et pas inversé, quand il n’y a rien) ;

Un tel mécanisme offrirait une illustration matérielle du concept selon lequel quelqu’un qui a beaucoup d’« amis » a peu à offrir à chacun…

Je n’irai pas plus loin, faute de compétences (surtout celles de voir où sont les failles), mais je me réserve le droit d’écorcher puis de passer au sel tout individu qui se ferait payer pour mettre cette idée en pratique après l’avoir apprise sur cette page.

Ça, c’était la première expression de ma propriété intellectuelle : mes idées ne doivent pas être commercialisées, et toute personne qui les réutiliserait ainsi me donnerait implicitement le droit de la trucider allègrement.

Enfin voilà. C’était un petit délire du soir, et probablement ma seule idée traitant d’argent de l’année.

Maintenant, dodo.