Fête

Je suis devant une télévision, en train de regarder Spiderman. Pour la deuxième fois.

Hier soir, je suis allé fêter l’anniversaire d’un gen bien, à l’invitation de sa colocataire (qui est par ailleurs l’une des gen bien les plus intéressantes de mon existence).

Cette soirée était, comme à chaque fois que je me rends dans cet endroit, exceptionnellement agréable et distrayante. C’était l’occasion de revoir des personnes à qui je dois beaucoup de choses positives de mon existence, auprès de qui je me sens encore très bien aujourd’hui, et j’étais heureux d’en faire partie hier à l’occasion d’un événement qui célébrait le bientôt quart de siècle de l’un d’entre eux.

Comme il se devait la vodka et le champagne ont coulé à flot, et je me suis proprement imbibé d’alcool, c’est à dire ni pas assez pour déprimer, ni trop pour être désagréable. Les intérêts de la fête incluaient des verres décorés (qui deviendront sans doute des bibelots encombrants), des gâteaux aux formes et aux goûts étranges, des champagnes aux noms qui m’étaient jusqu’alors inconnus, et des gens bien nouveaux auxquels je n’avais pas encore accordé l’attention qui m’aurait fait découvrir plus tôt leurs mérites.

La compagnie de certains de ces gens est aussi l’occasion de refaire surgir un certain nombre de souvenirs, de conditions de pensée douloureuses dont les cicatrices sont encore fraîches. Ce que j’ai vécu si intensément, ce que d’autres ont vécu avant et après moi, certains de mes interlocuteurs d’hier le vivent actuellement. Avec les mêmes questionnements sur la confiance et la compétence, de nouveaux doutes, la même difficulté à concilier le passé propre et l’avenir des autres. Des situations émotionnelles qui arrivent encore à m’émouvoir, malgré toutes les défenses que je me suis construites pour m’y soustraire.

Outre les questions que je me posais en repartant, à savoir dans quelle mesure je pouvais aider celui que j’ai vu hier et qui n’arrive pas à cacher sous les effets de l’alcool l’ensemble de ses préoccupations, je me suis rendu compte à quel point cette personne qui m’a invité ce soir est douée pour réunir les gens et leur faire passer des moments inoubliables. Inoubliables par la quantité de choses ressenties, par la qualité et la quantité des victuailles et des activités, par la compatibilité et les affinités entre les participants, par le plaisir de s’en souvenir après coup. Une hôtesse remarquable, qui pourtant n’attire pas vers elle les mérites des événements qu’elle provoque.

Il y a une quantité de gens brillants dans le monde, et un grand nombre d’entre eux sont à ma portée. Il suffirait que j’ouvre les yeux pour les voir.

Oui mais, qu’est-ce que j’ai à leur offrir, pour les remercier d’être ce qu’ils sont ?