Surcharge

Surcharge des sens, surcharge du métabolisme…

Je suis en train de prendre quelques minutes de repos dans une salle de concert punk réaménagée en bar et salon à l’occasion des événements de la semaine. Après avoir un peu aidé à la confection d’une sauce tomate qui accompagnait le repas des quelques dizaines de personnes présentes, j’ai vaguement prêté mes mains à droite et à gauche en finissant par socialiser avec les convives, faute de tâche précise où je pourrais me rendre utile.

Mais ça reste intense : la musique est chargée, les lieux sont très décorés, il y a beaucoup de choses à lire, à entendre, à écouter. Des aménagements à observer, des organisations à comprendre, des gens à apprendre à connaître. C’est un peu trop intense pour une première fois, et je manque de quelqu’un qui saurait me guider, qui me permettrait de moins me sentir stupide et inutile au milieu de tant d’activité.

La journée a été longue. Et elle n’est pas finie.

Je regarde les gens autour de moi. Derrière une lumière bleue, la peau des uns me semble surréaliste, plastique, attirante au toucher. L’intensité de l’activité des autres sur leur clavier et derrière leur écran m’impressionne, et je n’ose imaginer ce qui les préoccupe au point de ne rien laisser transparaître sur leur visage. Un personnage, beaucoup plus vieux que tout le reste de la population, rôde, inactif, silencieux, curieux, et m’inquiète. Le visage de certains attire mon attention, je crois les avoir déjà rencontrés quelque part, je n’en suis pas sûr. Certains ne parlent pas français, mais le comprennent ; et chose curieuse dans une telle population, je ne vois personne qui s’écoute parler sans vérifier que son auditoire fait de même.

Je vais disjoncter de tant de variété.

Moi qui prévoyais avant de venir ici de passer un peu de temps à réfléchir et disserter sur ma recherche systématique de l’exceptionnel, me voilà servi.