Cœur de Savoie

Nous sommes sur la route du retour. Mon regard s’accroche aux panneaux de signalisation presque tous plaqués contre un support en bois, là où ailleurs en France on ne trouve que le métal brossé. Plus l’altitude diminue, plus les maisons en bois aux toits pentus se font rares, mais il y en a encore suffisamment pour finir d’imprimer dans ma mémoire le souvenir des villages de Méribel et Mottaret.

Hier soir, nous avons cherché longtemps avant de trouver un petit restaurant cossu au coin de notre station. Pendant le repas qui fut copieux et goutu, je demandai quel était le meilleur souvenir de la semaine pour chacun, ayant moi-même du mal à décider de la chose. Mais après mûre réflexion, approfondie par l’effet du vin qui commençait à couler dans mes veines, je me suis décidé pour les deux descentes de pistes avec le son de Voices of Summer 2003 — Moonshine dans les oreilles.

Sur ce chemin du retour, en regardant les murs de Méribel défiler sur le côté de la route, j’ai tenté de me figurer le ressenti intérieur d’un habitant local à plein temps. Entre les pentes de la montagne, la neige en hiver, les feuilles mortes en automne mais la verdure des conifères toute l’année, l’absence de bâtiments aux façades bétonnées, l’effet que peut avoir sur le moi intérieur la vue régulière de la croix blanche sur fond rouge de la Savoie ou le cœur tricolore de Méribel.

Je ne suis pas sûr de ce que ça peut être, mais ça doit être chouette, parce que c’est un beau pays.