Allégorie

Ce qui reste du coq en chocolat que trois personnes ont dévoré à côté de moi, à savoir la partie inférieure où sont sculptées ses pattes, ressemble à un sabot de cheval désolidarisé de la jambe.

Ce qui me permet doublement de passer du coq à l’âne en rebondissant sur un post intelligent lu après une indirection chez Matoo.

J’aime la question de déterminer qui serait lésé par l’officialisation du droit d’adoption par les pédés. Comme Xerro, je pense que ce n’est pas aux gens qui s’opposent au concept que celui-ci pourrait nuire. En effet : « Alors sur quelle légitimité (encore elle) repose leur revendication ? Ils vous répondront fort judicieusement : le bien-être des enfants. Car c’est autour de la question de l’opportunité que se cristallise le débat. Derrière la mise en cause de l’opportunité se cache l’idée qu’un enfant élevé par deux hommes ou deux femmes sera forcément malheureux.»

Soit. Par contre, après je lis : « Vous imaginez bien que dans le contexte actuel, où le législateur va largement plus vite que les mentalités individuelles, arriver à l’école primaire et répondre à la question « comment s’appellent ton papa et ta maman ? » par « Roger et Robert » pourrait poser problème. Ca se passe d’explication. »

Ça, ça me laisse songeur. Car des explications, j’en voudrais bien moi.

Pour l’exemple cité, si ça peut poser problème, ce n’est pas aux enfants, mais plutôt à l’enseignant, qui devra revoir sa formulation et éventuellement répondre sur un ton neutre et dénué d’incitation à la curiosité aux questions des autres enfants.

Pour me souvenir encore très clairement de « comment c’était à l’école » (je n’ai jamais vraiment grandi), il me paraît clair que 1) ce qui rend malheureux un enfant dans ce genre de situation, c’est la dégradation de sa propre image dans le regard des autres et 2) l’instituteur ou le professeur a les pouvoirs suffisants pour faire évoluer ce regard. Si l’enseignant sait réagir à ce genre de situation comme elle le mérite (c’est-à-dire : la neutralité, ou un intérêt égal à celui exprimé pour les autres situations), alors elle ne sera pas traitée par les autres enfants comme exceptionnelle ou digne de considérations particulières.

Après, on peut considérer les autres craintes. Je tente de classer les craintes par ordre décroissant d’intensité :

  1. les enfants de pédés seront handicapés sociaux (stupides ou irresponsables ou instables ou dépressifs ou rebelles) ou dangeureux (violents ou pédophiles ou violeurs ou pervers) ;
  2. les enfants de pédés seront pédés ;
  3. les enfants de pédés ne respecteront pas l’image traditionnelle de la famille.

Bon. Point 3 : valide si l’image traditionnelle de la famille servait encore à quelque chose… Il y a des liens familiaux chez les pédés, et il me semble qu’ils sont souvent plus forts, plus fiables et plus durables que dans les familles dites « naturelles. » So, fuck.

Point 2 : et alors ? Les enfants de lesbiennes ou adoptés pourraient être tous pédés, le monde ne s’en porterait pas plus mal. Cela dit, je ne crois pas que ça arrivera, j’ai quelques contre-exemples en tête.

Reste le point 1. Je veux pas dire, mais entre le Ku Kux Klan avec les noirs et Hitler avec les Juifs, je sens qu’il y a de la redite ici.