L’œil du cyclone

Me voilà une nouvelle fois calé dans mon lit pour attendre que la nuit passe, et peut-être dormir agréablement.

Après une semaine de travail intense pour les nerfs, j’ai pris ma journée de vendredi pour me reposer. Parce que demain est un jour important.

Cette semaine, j’ai échappé à une rage de dents, à une contagion de gastro-entérite aiguë, à plusieurs crises de nerfs. J’ai réussi jour par jour à décaler mon cycle circadien, à me déranger mes habitudes de sommeil, à me pousser à mes limites d’irrégularité, pour me retrouver dans cette état d’esprit si propices aux nuit longues que je pratiquais il y a deux ans.

Ce soir, je suis allé faire provision de barres de céréales, de capsules vitaminées et glucidiques, et d’un pantalon avec des poches sur les jambes. J’ai pris des pansements « seconde peau » à apposer par précaution là où d’habitude apparaissent les ampoules aux pieds.

D’ailleurs, ça me fait penser que je n’ai pas de chaussures spéciales. Aïe d’avance.

Aujourd’hui, comme il le sera demain, le régime était léger. Sucres rapides et lents, sans viande, sauf ce soir où je me suis offert un repas au Mac Do pour faire le plein de lipides.

Depuis le week-end dernier, sevrage de musique salvatrice. Mes écarts cette semaine pour combler le manque étaient contrôlés, je ne me suis offert que le strict minimum. Je suis donc désormais suffisamment en manque.

Par une auto-censure appliquée, j’ai oblitéré de mon esprit toute pensée concernant la semaine prochaine et la suite. Même mon emploi du temps dimanche est gardé très flou.

Heure après heure, le temps ralentit. Je me concentre, je me recentre, je me prépare. Et je laisse le taux d’adrénaline monter, en cas d’obstacle imprévu.

Le billet de train est prêt. Le billet d’entrée aussi. Mon corps est prêt, et mon esprit l’est presque aussi.

Il faudrait un cas de force majeure pour me faire manquer ce concert. Et ce serait catastrophique pour mon moral.

Demain soir, je serai à Utrecht.