Long time no see

Pouf, pouf.

La vie, c’est pas facile.

Surtout quand on souffre le martyr à cause d’un ongle incarné et une gueule de bois, cumulés à un manque de sommeil corrélé.

Mais, fi !

J’ai passé une semaine loin. Enfin pas si loin que ça, mais je me suis quand même retrouvé isolé pendant quatre jours ! Personne que je connaissais, un téléphone en panne rendant toute tentative de socialisation ardue voire risquée, et évidemment aucun accès à Internet.

Mais c’était reposant. Intellectuellement et émotionnellement. C’était comme des mini-vacances, même si ces quatre jours de formation m’ont complètement épuisé physiquement : rester debout et parler six heures par jour, ça use.

Je n’avais emmené avec moi que Vodka-Pomme, quelques menues affaires de toilette et mon appareil à musique. J’en suis revenu enrichi d’un cours de néerlandais (Néerlandais : pratique de base — Méthode 90) et de cet ongle incarné.

En fait, plein de choses se sont passées dans cette semaine qui n’en appelait aucune.

Hier soir, par exemple, j’ai fêté un anniversaire (celui d’une gen bien) et je me suis aperçu que c’était la première fois depuis très très longtemps que je voyais dans une soirée privée plus de cinq filles réunies. Et qui se connaissaient, très bien, mais totalement délurées et violemment cyniques et déjantées. Une excellente soirée, où l’hôtesse nous a repus avec quatre tartiflettes, galettes des rois et autres délicatesses en abondance, et où une des convives s’est successivement plainte de l’injuste avantage des pédés par rapport aux femmes de prendre du plaisir à la fois en pénétrant qu’en se faisant pénétrer puis transformée en agence matrimoniale en tentant préemptivement de me marier à un de ses meilleurs amis. Affaire à suivre.

Le fait est, par contre, qu’à peine deux verres de vodka-pomme, deux verres de vin blanc et un verre de champagne m’ont rendu malade à un point qui m’empêcha de dormir la nuit dernière jusqu’à une heure très avancée du matin, pour ensuite me plonger dans un semi-coma nauséeux où la déshydratation provoquait des douleurs à la gorge et une migraine, mais où la fatigue m’empêchait d’aller ingurgiter le dihydroxyde salvateur.

Ce qui me fait penser, d’ailleurs, que je pourrai désormais utiliser cette anecdote comme preuve de mon non-alcoolisme, car si à peine cinq verres me font passer d’aussi mauvais moments, il ne saurait être question de m’attribuer une pratique de la consommation démesurée et dangereuse.

M’enfin.

J’ai aussi cauchemardé abondamment cette nuit. Mais tandis que je pourrais attribuer les cauchemars de cette nuit en résultante de mes abus d’hier, je ne m’explique que mal tous ceux que je subis toute cette semaine, à hauteur de minimum deux par nuit.

Peut-être s’agissait-il du logement, que j’ai fini par détester. Le lit n’était vraiment pas confortable.

Peut-être s’agissait-il de mon sevrage de liaison au reste du monde. Car je peux l’avouer, c’est la première fois que je passai plus de deux soirs d’affilée en réunion avec moi-même et sans distraction. (Plus exactement, sans distraction impliquant d’autres personnes que moi-même, car il est certaine distraction que la solitude ne complique pas, bien au contraire). D’ailleurs, je me suis lassé du manque de distraction : je finis la soirée jeudi soir à jouer à DDR puis à regarder la télé.

J’ai regardé Tatie Danielle. C’était la deuxième fois que je voyais ce film, et la première que je le comprenais et que je m’en amusais. Je me demande si ça existe vraiment des familles comme ça. En plus, la séance de répétition de Racine de Jean-Marie et Charles a attiré mon attention , je ne m’attendais pas à être capable de repérer ce genre de choses dans une scène si courte dans le temps.

Mais ça ne m’a pas empêché de cauchemarder, même la dernière nuit. Tout y est passé, cette semaine : l’atteinte à mon intégrité corporelle, le malheur d’autrui dont je suis la cause directe ou indirecte, la solitude, la destruction d’une partie majeure de l’humanité, les amours non partagées voire catastrophiques, l’invasion d’entités dont je suis phobique, et toute cette sorte de choses désagréable.

Heureusement, je ne m’en tiens pas rigueur. Mon biorythme 23/28/33 indique que cette semaine, mon intellect et mon physique étaient au plus bas, et mon taux émotionnel en phase descendante. Par ailleurs, j’avais emporté mes mixes de dj GT pour me soulager, et ils y sont parfaitement arrivés. Quoique, je crois que j’ai fini de me lasser de Voices of Spring 2003, et il va falloir que je trouve une autre quintessence musicale.

Et maintenant, c’est l’heure de faire une pause.