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Quand je ferme les yeux, tout s’efface.

Il fait nuit, le ciel est clair et sans nuages, les étoiles brillent et deux lunes éclairent le paysage.

Un paysage aride et désolé, le bord d’un plateau qui surplombe un désert.

Le sable est gris, presque bleu, et la seule végétation visible est constituée par quelques buissons rouges plantés ça et là.

À perte de vue, le désert, un sol plat, dur et craquelé.

Une lueur éclaire l’horizon : l’aube ou le crépuscule, je ne sais pas.

Il fait sec.

Il fait frais.

Je suis assis à même le sol, sur le rebord du plateau, les jambes croisées, vêtu uniquement d’un pantalon rouge.

À ma droite et à ma gauche, deux puits s’enfoncent profondément dans le plateau, et une mélodie battante et lancinante en sort et m’inonde les sens.

Je fixe l’immensité de la plaine et je ne pense à rien.

Le passé et l’avenir s’effacent peu à peu, et je me laisse fondre dans la nuit et porter par la musique.

Seule la respiration lente et calme du garçon assis derrière moi et qui me tient dans ses bras, le menton appuyé sur mon épaule, me garde éveillé.