Tension positive

Hier, merle.

Quoi dire de plus ?

Ah si. Je suis sorti du bureau tard, pour aller retrouver directement deux coreligionnaires merlesques à l’appartement de l’un d’eux.

J’ai sonné à l’interphone en bas de l’immeuble, il m’a ouvert à distance en me rappelant l’étage (j’y étais pourtant déjà allé une fois). Je monte, sa porte est ouverte, je rentre, il n’y a personne… Enfin, il semble n’y avoir personne, et l’illusion est de courte durée : il est sous la douche.

J’entends « fais comme chez toi ! »

À partir de ce moment précis, une connexion s’est faite, et je n’ai pas pu résister : je me voyais dans le scénario d’un film érotique. En train de me faire un film du genre « il l’a fait exprès, il attend que je m’installe, ou mieux que je le rejoigne dans la douche. » (en plus, la porte de la salle de bain était ouverte, comment résister à l’imagination !)

J’ai résisté, stoïque.

Pour apaiser mes mœurs, j’ai mis la B.O. de Amélie Poulain en fond sonore, et j’ai essayé de penser à autre chose.

Forcément, ça n’a pas manqué : il est sorti de la salle de bain encore mouillé, avec seulement une serviette ceinte à la taille… Un corps très (trop) agréable à regarder (le sieur est sportif à ses heures), et une tenue décontractée comme s’il ne savait pas l’intensité lubrique qui le considérait à ce moment-là.

« Je suis désolé, j’ai larvé devant Alias en t’attendant, tu t’installe et tu te bois un verre. »

Non mais je vous jure. J’étais dans tous mes états, avec aucun moyen de me détendre.

Et puis on a commencé à discuter. Il m’a raconté ses déboires avec ses disques durs, sa machine, et ce qu’il en faisait. De fil en aiguille, je me suis détendu, en détournant mon attention sur ce qu’il me disait. L’intérêt, c’est qu’il est assez passionné dans son discours, d’autant plus que je pratiquais l’exercice de patience d’y résister, et dans sa motivation à m’expliquer tout un tas de trucs intéressants, il n’a pas trop remarqué à quel point je le scrutait sous tous les angles possibles.

Dans un univers parallèle, j’aurais été Mr. Hyde et je lui aurais sauté dessus.

Sauf que bon, j’étais chez lui, je lui accorde beaucoup d’estime, et malgré son style « fashion-négligé » à faire pâlir des hordes de tapettes en manque il se prétend beauf hétéro de base.

Nous nous sommes contentés d’attendre le troisième luron sagement, pour ensuite aller manger chez Gladine (Butte aux Cailles, très bon restaurant) puis festoyer au Merle.