L’infiniment petit

En naviguant dans une galerie d’art du modeleur 3D POV, j’ai découvert quelques pures merveilles, mais aussi une image qui a particulièrement attiré mon attention : un agrandissement d’écran d’ordinateur qui montre les pixels comme des habitations colorées pour des personnages.

Je ne sais pas très bien pourquoi, mais cette image me touche.

D’un certain côté, cela me fait penser à un jeu que je pratiquais quand je revenais de la petite école, où j’imaginais qu’un être minuscule volait autour de moi, et qu’un partenariat entre nous m’autorisait à le capturer du bout de mon index pour lui faire adopter la trajectoire que je voulais. Souvent, ce jeu était l’occasion de justifier par l’existence d’un avion minuscule en train de réaliser des acrobaties aériennes ma manie de laisser trainer, au sens propre du terme, mes mains partout, surtout dans le feuillage des haies qui bordaient le chemin qui me permettait de rentrer chez moi.

D’un autre côté, cette image me fait penser aussi aux considérations d’échelle d’Escher et, plus généralement, Hofstadter, surtout ce dernier qui sait bien démontrer qu’il ne nous est pas possible de confirmer ou d’infirmer l’existence de quelque chose que l’on ne peut pas observer.

Et puis en fait, il me sied de penser que la matière qui m’environne est l’univers de vie d’une foultitude d’êtres minuscules, qui animent cette matière d’une façon qui échappe à mon entendement tout en rassurant mon incertitude en lui trouvant une justification.