Noir, noir, noir

Fatigué, énervé.

Fatigué et énervé d’une demi-journée de boulot nécessaire et demandée, non pas parce qu’il fallait travailler, mais parce que ce fut l’occasion de constater que plusieurs deadlines sont posées de telle façon qu’elles dégradent, d’avance, la qualité de réalisation d’un projet qui me tient à cœur.

Pour me détendre, et pour enf aire découvrir les mérites à mon invité, je proposai tantôt d’aller au Merle ce soir.

À cette occasion, je me suis préparé psychologiquement, et étais prêt à partir plus d’une heure avant l’heure due.

Sur quoi j’apprends que dois venir visiter une autre personne, et que tout le groupe serait potentiellement intéressé par une séance au Merle.

C’est très bien dans le principe, car plus on est de fous de bonne compagnie, plus on rit dans la joie et la bonne humeur.

Sauf que, ce que je n’avais pas prévu, c’est que les êtres humains normaux ont faim et traînassent en groupe, et je suis à cette heure en train d’attendre impatiemment qu’ils aient fini de manger et de papoter.

En me demandant ce qui me pousse à les attendre, en me demandant pourquoi je ne me suis pas rendu le service dont j’ai absolument besoin ce soir d’aller au Merle le plus tôt possible pour y rester le plus tard possible pour y profiter le maximum possible de l’ambiance du lieu, de manière égoïste en ne pensant qu’à moi.

C’est pourtant simple : je fais des efforts pour être social, gentil et agréable, c’est-à-dire tenter de concilier mes envies avec les pratiques sociales de ces personnes. J’ai même cuisiné un petit plat nourissant et agréable, pour être serviable et parce que je pensais que cela me ferait plaisir aussi.

Et finalement… Je n’ai pas faim, un comprimé de Guronzan me déchire le ventre, et je suis de mauvaise humeur parce que je sais que :

  • il n’y aura pas assez de durée de présence au Merle pour me détendre efficacement ;
  • je n’ai aucune « glue » qui me lie à ces personnes avec qui j’y vais, rendant pour moi le trajet douloureux car frustrant.

En fait, je crois que je préfère les soirées déprimes, parce qu’au moins on sait dès le départ que c’est désagréable et on peut s’apprêter à faire avec.

Là, je suis frustré d’un double manque (social et Merlesque) et j’ai la désagréable impression de m’être fait arnaquer dans le compromis social.