Cicatrice

Et un autre souvenir vient de surgir des brumes éthyliques.

En fait, il s’agit du même groupe de personnes que celui qui me proposa d’aller festoyer pour la fête nationale, le mois dernier.

Or je ne sais pas (l’individu est en vacances en ce moment) si la cicatrice de la blessure ouverte ce jour-là s’est complètement refermée : que se passerait-il s’il était à nouveau là ? Est-ce que je pourrai effacer, ou simplement ne pas tenir compte de, ce que j’ai ressenti alors ?

Cette nuit, cette question en suspend se posait, et ça me perturbait. Parce que cette personne est un facteur de cohésion qui revenait souvent dans les conversations, et que j’ai donc l’obligation sociale, dans ce contexte, de l’intégrer aussi.

Comment, en fin de compte, réussir à entretenir des rapports sociaux sains avec des gens autour desquels aucune barrière ne m’empêche de développer un affect démesuré ?

Je n’ai pas confiance en moi pour ça, et j’ai peur de ces choses irraisonnées qui m’arrivent au moment où je m’y attends le moins, et qui compliquent une situation qui méritait de rester simple.

Paradoxalement, ma jalousie envers le modèle général de la femme séduisante et hétérosexuelle se concilie très bien avec ma certitude que mon milieu social préféré, car sans risques émotionnels, est le groupe exclusivement féminin (excepté moi).