Compréhension

Comme dit Matoo, j’ai probablement surtout besoin de vacances et de sevrage du net.

Ok, c’est une chose.

Par contre, quelque chose qui commence à apparaître au fur et à mesure que j’y réfléchis et que j’en parle avec d’autres personnes, c’est que j’ai besoin d’accomplir ma psychanalyse, et que me contenter d’un blog pour m’auto-analyser, ça ne suffit pas.

En fait, il faudrait surtout que je puisse avoir des conversations personnelles avec des gens bien. Un ou plusieurs amis, en somme. Des gens avec qui je n’aie pas de scrupule ou de timidité à parler plusieurs heures d’affilée de moi, avec qui je puisse interagir en me considérant égal à mon interlocuteur (et c’est difficile), sans mission permanente d’avoir une conversation intéressante et productive.

Le problème, c’est que je sais déjà écouter. Je sais comme c’est facile d’écouter et d’être patient, à tel point qu’on perd parfois la concentration et l’attention en gardant l’impression pour l’interlocuteur d’être à l’écoute. J’en ai honte quand je le fais, et je n’aime pas l’idée de parler à quelqu’un à qui ça arrive.

Et puis j’ai peur des gens qui analysent, interprètent et me font part de leurs conseils : il suffit d’une petite divergence d’opinion sur un sujet de fond pour que je remette en cause le bien-fondé de toute la confiance que j’accorde à leur conseil, blocant d’un coup tous les potentielles discussions futures.

Ça veut dire que je suis en train de souhaiter pouvoir parler à quelqu’un qui m’écouterait, me donnerait en permanence l’impression d’être attentif, et qui ne me ferait pas savoir ses états d’âme en retour pour éviter d’invalider notre relation : quelqu’un d’apparemment insensible, ce que conceptuellement je n’arrive pas à imaginer, ou plutôt à tolérer.

Ou quelqu’un avec qui nos manières de penser convergent.

Mais c’est rare. Et pas forcément disponible. En tout cas je n’en ai pas l’impression, car je ne suis pas disponible actuellement, et si il y a convergence des états d’esprit la disponibilité n’existe pas en face non plus.

Alors, faute d’un interlocuteur privilégié, j’essaie de m’entourer de personnes avec qui je m’entends bien, j’essaie d’intégrer des groupes de personnes pour qui j’ai une haute estime.

Me constituer une sorte de famille de substitution, qui soit là pour m’épauler dans mes recherches intérieures.

Et, incidemment, c’est le drame quand je dois m’écarter d’un groupe parce que je n’arrive pas à comprendre qu’un groupe de gens que j’apprécie puisse tolérer et apprécier en son sein quelqu’un qui m’est insupportable. Je m’éloigne, je suis frustré, et je suis affaibli. D’où ma colère, même si elle n’est que passagère.

Le grand débat intérieur et un peu discuté de ce soir, c’était la persistence des relations entre les gens : que dois-je penser du fait que les gens que j’apprécie ont souvent un « chemin de vie » différent du mien, et que le temps éloigne les personnes irrémédiablement ? Certes, je pourrais faire l’effort de rester en contact, organiser des événements communs, mais j’ai trop souvent l’impression que de toutes façons les mentalités changent et que la magie du contact disparaît peu à peu. Les relations évoluent, et l’intensité des moments partagés à une époque n’est apparemment pas intemporelle. Et ça me fait mal, me laissant l’impression de ne pas être en sécurité, m’imposant d’être à la recherche permanente de nouvelles relations dans mon entourage pour remplacer celles que le temps éloigne hors de ma perception de l’Univers.

Enfin bref.

Heureusement qu’en plus de tout ça je ne suis pas en phase de déprime, parce que ce serait probablement désagréable.

Demain midi, sortie avec un gen, et demain soir avec un autre. Pour socialiser. Pour avoir l’impression d’exister.

Et ce seront de bons moments.

Maintenant, dodo.