Sushis infinis

Empathie
« Faculté de s’identifier à quelqu’un, de ressentir ce qu’il ressent. » (ref)

Quand mon patron engueule sa collègue au bureau, j’en souffre pour elle, même si je ne suis pas concerné. Quand une fille de ma connaissance débite les noms des garçons qu’elle a appâtés vers son lit pour les jeter ensuite comme des chiffes, je pense au potentiel sentimental de la ribambelle qui s’est senti trahi et abandonné dans son jeu.

Quand le petit garçon de sept ans reçoit une balle perdue dans le corps par accident dû à la maladresse d’un agent de la paix hors de ses fonctions, j’ai peine pour les parents, en imaginant le désespoir de l’incompréhension face à l’absence de raison au malheur de voir sa progéniture décéder avant soi.

Quand on me parle de sacrifier dans un projet informatique la qualité technique au profit du respect des délais et d’une manière générale de la survie de l’entreprise, je pense aux consommateurs qui vont se heurter au quotidien, potentiellement dans des situations délicates sources de malaise et souvent sources de frustration, aux bugs reconnus mais non corrigés par manque de temps…

Raison pour laquelle en retrant ce soir, je discutai avec un des individus fort recommandables avec qui j’ai passé la journée, car j’avais constaté son isolement et sa déprime conséquente et savais qu’il était profitable pour lui de s’exprimer à ce sujet.

Incidemment, on touche ici à la raison pour laquelle je trouve le concept de démocratie insatisfaisant : quelque soit le processus démocratique, il existe une minorité d’individus insatisfaite par les décisions prises, car elle ne leur correspond pas. Pour avoir été dans ce cas-là souvent, je ne peux que m’insurger contre le manque d’influence des minorités dans les processus démocratiques, à cause de toutes les injustices ponctuelles, des idées ignorées, et toute cette sorte de choses.

Bref.

Les sushis du repas de ce soir m’ont détendu ; ma colocataire a eu une excellente idée en commandant chez le japonais. Par contre, je n’avais pas assez faim, et c’est donc la première fois que je ne termine pas une portion de sushis…

Dodo, maintenant.