Cauchemars et analyses

Ce matin, avant de me mettre à travailler sérieusement, j’ai lancé sur IRC ma pensée du jour : pourquoi est-ce que l’image d’un vagin humide provoque chez moi des sueurs froides, au point d’en faire un cauchemar la nuit ?

Déjà, je ne me pose pas la question en l’absence d’expérience : j’ai déjà mis les doigts et le pénis dans un vagin, et je sais très bien quel effet ça fait (peut-être moins que d’autres, mais tout de même).

Mon premier réflexe, en tentant de répondre à cette question : « les vagins mouillés me volent l’affection qui m’est destinée. » En d’autres termes, « la femme sexuellement excitée attend et prend l’amour sexuel, et ne donne pas d’affection » et « l’homme excité par le vagin mouillé donne et prend ce qu’il veut, mais pas à moi. »

C’est très bizarre.

Cela revient à dire que la Femme est tellement « différente » qu’elle sort complètement de mon univers d’entendement, sauf quand elle interagit pour passionner les esprits et détourner les regards, en m’excluant. Cela revient à dire que j’accorde aux femmes un pouvoir irrépressible sur les hommes, pouvoir que je détesterais parce qu’il me dépossède. De ma liberté (ne pas pouvoir être dans ce monde sans se plier aux exigences féminines, merci l’acquise galanterie), de mon sexe (il leur appartiendrait, merci l’hétérosexualité normalisée), de la tendresse et l’affection (que j’attends de ceux qui les préfèrent à moi).

On m’objecte que lorsqu’un homme et une femme s’aiment, ils donnent chacun autant à l’autre.

Peut-être, mais les femmes ne sont pas foutues pareilles, de toutes façons. Les attentes sont différentes, et les modalités de la tendresse et l’affection aussi. Et puis il me faut un modèle masculin, et un corps qui puisse me remplir.

Névrosé, moi ?

Sans doute.

Très en manque aussi. Salopes. Sauf maman.