Temps et changement d’état

Prenez un vieux parchemin desséché, ou mieux, une vieille éponge si sèche qu’elle en est dure comme la pierre.

Mettez-là en contact avec un peu d’eau.

Immédiatement, la zone en contact avec l’eau se gorge du liquide et gonfle. C’est la tendance naturelle du matériau, la transition naturelle vers l’état de stabilité maximum pour sa topologie.

Si il y a assez d’eau, l’éponge se gorge entièrement et prend sa forme naturelle la plus courante, celle qui choque le moins l’équilibre de l’univers.

Si par contre il n’y a qu’un peu d’eau, seulement une partie du matériau se gonfle. À la frontrière entre la partie encore sèche et la partie nouvellement humide, se crée une zone de tension de la matière, source de déchirement et de désordre topologique. Peu à peu, l’eau se propage, diminuant l’humidité de la première zone exposée pour se propager (un peu) au reste, pour enfin sécher à nouveau. Avec de potentiels dommages à la structure du matériau.

Hé bien, pour mon coeur tout sec et les gestes de tendresse, c’est pareil.