Super, les vacances !

Arrivée à Paris samedi soir, à l’heure. Retour chez maman, où un bon repas m’attendait (c’est bien les mamans quand même). Grande discussion sur la vie, l’univers et Georges Bush (elle vient de se procurer un ouvrage, Bush à l’Oreille, qui cite les interventions publiques du personnage et de son entourage proche), nous procurant à l’un et à l’autre des fous rires incontrôlables. Et bien sûr, sur ces entrefaîtes, j’ai gagné le fûton pour un repos de week-end aussi reposant qu’à l’accoutumée.

Dimanche, journée paresseuse, avec une grasse-matinée suivie d’une séance raccourcie mais efficace de DDR. Après trois mois d’abstinence ! Constat remarquable: malgré la disparition des muscles essentiels à la performance technique, les facultés de déchiffrage et de coordination n’ont pas souffert l’emprise du temps. Excellente nouvelle, tant pour le renouveau de ma passion pour l’activité que pour mon estime personnelle, dont les capacités n’ont pas, ce jour-là du moins, été entachées par une régression douloureuse (cf. Visual Basic…).

S’est ensuivie une sieste réparatrice… de 5 heures, venant s’ajouter aux douze heures de sommeil de la nuit précédente. A la fin de laquelle j’ai rejoint des gens bien à Paris, pour une soirée débutée à la Villa Kheops, un bar très agréable situé sur le boulevard de Sébastopol, et continuée dans un bar karaoké, Café Rive Droite, situé à l’intersection entre la rue Saint-Denis et une autre rue, proche du forum des Halles. Ce en compagnie d’un groupe de gens bien additionnel, et tout le groupe s’est adonné à coeur et à choeur joie à l’exercice des cordes vocales jusqu’à la fermeture de l’établissement, et des cordes vocales hélas !

J’ai eu ensuite le plaisir particulier de me faire loger chez une personne très intéressante pour beaucoup d’aspects de sa personnalité, par exemple celui consistant à faire acte de son désir de satisfaire des besoins profonds et irrépressibles par moultes signes caractéristiques que même mon non-penchant pour leurs originatrices typiques n’a pas suffit à ignorer. Bref, il faisait chaud en sa compagnie et je ne pouvais passer outre. Hélas (pour elle, finalement), sitôt arrivés chez elle, elle n’a rien trouvé de plus inhibiteur que de m’inviter à rester discret et silencieux pour ne pas perturber le sommeil de son bien-aimé, et c’est ainsi que j’ai pu dormir sur mes deux oreilles en confirmant une fois de plus que les méandres labyrinthesques du comportement féminin ne me siéent vraiment pas. Tant et si bien, même, que lorsque, délicate et sensuelle, elle est venue me réveiller tard dans la matinée en m’offrant le petit-déjeuner et la conversation, nous nous sommes retrouvés dans une relation saine de franche camaraderie désormais totalement irréversible.

Suite à quoi, nous nous sommes séparés après avoir planifié un repas avec deux autres gens bien le soir-même, perspective qui à elle-même a suffit à illuminer ma journée… A défaut d’y faire ce que j’avais prévu, à savoir des courses de Noël, j’ai ainsi déambulé par ci et par là, rencontré diverses personnes dont j’avais été séparé principalement physiquement par la distance (lire: pas vraiment séparé, liens électroniques aidant), notamment un personnage éminent de mes amis (Alexandre de son prénom), avec lequel j’espère pouvoir, malgré les contraintes dûes à son travail et celui de sa conjointe, passer le réveillon de la Saint-Sylvestre.

La soirée s’est déroulée très agréablement, j’ai eu droit, en échange de mon service de lave-vaisselle, à ceux d’un cuisinier émérite, qui nonobstant les petites qualités de son caramel balsamique, nous a régalé par les grandes qualités d’un magrès de canard fort succulent, le tout agrémenté de divers quintessences alcoolisées et moins, et c’est ainsi qu’un repas délicieux s’est marié délicatement à une conversation fort intéressante avec des individus tout aussi intéressants. Au menu: le port du voile et les interprétations du Coran, le parcours professionnel de Britney, les activités nocturnes de notre hôte, le passé et l’avenir de la perception humaine, de l’art et de la civilisation, et tout ce genre de choses.

Au départ d’un des estimés invités, il fut décidé que la fin de la nuit se déroulerait en boîte de nuit, perspective aussi attirante par son aspect festif qu’inhibitrice par son aspect sportif: en effet, autant l’idée d’aller profiter des mérites de la soirée Disco au Queen paraît extrêmement réjouissante (ce qu’elle fut, d’ailleurs), autant celle de dépenser en une nuit plus de calories que trois jours sans assez de sommeil m’ont fourni était effrayante. Enfin, il faut que jeunesse se fasse, comme on dit, et j’ai mis ma raison en veilleuse le temps de chausser ma tenue de soirée (rouge!), temps suffisant à oblitérer toute non-raison d’y aller, car occupé à consommer dans l’urgence les glucides nécessaires à l’événement.

C’est ainsi que nous avons rejoint encore deux autres personnes, et tout ce petit monde, à l’aide des très opportuns transports urbains nocturnes, s’est déplacé dans une antre dont la qualité principale est d’abolir toute nuance sensorielle pour le goût (boissons fades), l’odorat (atmosphère tabagique), de l’ouïe (120 décibels) et la vue (décor kaléïdoscopique), même pas en faveur du toucher, qui n’est même pas sollicité dans cet environnement. D’aucun pourraient s’étonner de l’intérêt porté à l’endroit, mais ce serait sans se rendre compte de l’extase ressentie à communier religieusement au rythme des ondulations atmosphériques dûes aux son des basses émises avec tant de watts que la stabilité atomique de l’air s’en voit perturbée.

Je ne cacherai pas que les attributs extérieurs de notre hôte-cuisinier (dont les premières bonnes impressions ont émané du charme de sa voix au téléphone lorsqu’il m’a conseillé un vin rouge pour accompagner le magrès, tant et si bien que j’ai plutôt pris un Gewurtzstraminer, et les secondes de ceux de ses T-shirts moulants extrêmement seyants) et d’un des accompagnants n’ont pas été sans contribuer à l’aspect divertissant de la soirée (Gala!)… Malgré le grand déboire du premier, qui à la sortie de l’antre a découvert qu’il avait perdu sa veste et par là-même les clefs de son appartement, le contraignant à me rejoindre chez mon hôtesse précédente, aussitôt dit, aussitôt fait, nous avons aussitôt dormi, très (trop, ogala!) sagement. Pour nous réveiller tantôt, et je suis résolu à accomplir aujourd’hui les courses de noël qui ne sauraient cette fois attendre demain.

Bilan de ces trois jours: pas assez de travail pour Kemel, dont la perspective encore aujourd’hui me procure des frissons de mal-être tant mon incompatibilité avec .NET se confirme jour en jour, MAIS beaucoup de rencontre de gens bien qui m’avaient beaucoup manqué, et beaucoup de moments agréables et intéressants.